Drame absolu

L’Inondation est un drame. Voilà, c’est dit. Dans cette nouvelle, Zola réalise quelque chose qu’il adore : la désolation totale d’une situation, l’échec successif des espoirs possibles. Présentant peut-être Germinal, Zola assume le massacre en règle de toute espérance.

Une famille, heureuse à souhait, vivant ensemble, sur 4 générations va tout perdre étape par étape lors d’une inondation monstrueuse. Inspiré des inondations de 1875, c’est bien l’horreur de la condition humaine que Zola met en avant. La perte de sens, la perte d’espérance.

Alors le soucis est que ce récit a les défauts de ses qualités. Son rythme, qui va au rythme de l’eau qui monte, qui est typique des drame. Sa narration, toujours la même, qui fonctionne parfaitement dans la compréhension du drame mais qui joue aussi la répétition. Et enfin les évènements mêmes qui ne peuvent qu’être attendu.

Limité, Zola ne peut pas dire grand-chose en 40 pages de l’humain. Il joue surtout de sa plume, développe son style, s’intéresse à sa capacité à émouvoir.

Car l’Inondation émeut. 40 pages suffisent pour prendre aux tripes son lecteur et le sentiment de malaise que j’ai ressenti m’a vite rappelé qu’Emile Zola est un de nos plus grands auteurs.