Les plus extravagants dans ce domaine étaient les magiciens persans : on était obligés de déplacer leurs palais dans la nuit d'une contrée à une autre, ou de les bâtir sur les nuages, quand ce n'était pas carrément sous l'eau.
La Whitwell est en réalité un personnage très déplaisant. Grande, squelettique, avec des bras et des jambes comme des bouts de bois. On s'attend à ce qu'elle prenne feu quand elle croise les jambes.
C'était une nuit propice à l'enchantement. Une pleine lune énorme, éclatante, dont les nuances allaient du blé à l'abricot, dominait majestueusement le ciel au-dessus du désert. D'impalpables écharpes nuageuses striaient passagèrement sa face imposante avant de rendre le firmament à sa nudité bleu nuit, luisante comme un ventre de baleine cosmique. Au loin, le clair de lune léchait les dunes. Et dans un ravin dérobé, une brume dorée épousait le pourtour des falaises avant d'aller imprégner le sol de grès.
Traduction par Hélène Collon.