Sympa, mais il faut connaître le reste du Honorverse

Ma lecture de Shadow of Freedom part d'un malentendu: j'ai cru qu'il s'agissait du nouveau tome de la saga de science-fiction Honor Harrington, de David Weber. Or, si cet ouvrage se déroule bel et bien dans le Honorverse, il s'agit d'une série annexe intitulée Saganami Island.


Au cœur de cette histoire, on trouve Michelle Henke, comtesse Gold Leaf et amirale d'une flotte qui se trouve être pas loin de l'espace solarien lorsque la guerre avec Manticore se déclenche. Par "pas loin", on entend "déjà dedans" et ça ne va pas s'arranger, car cette portion des mondes frontières est en proie à des mouvements politiques d'émancipation face à l'administration solarienne corrompue.


Là où ça devient farce, c'est que ces poussées révolutionnaires semblent avoir été encouragées par un agent de Manticore – dont les services du royaume ignorent tout. Et, forcément, comme les forces solariennes sont assez peu enthousiastes et pas du tout subtiles, ça se passe mal. Jusqu'au moment où l'amirale se fâche et décide d'aller dire deux mots aux criminels de guerre.


Fondamentalement, la lecture des deux premiers tomes de la série ne m'apparait pas comme rigoureusement indispensables. Par contre, mieux vaut être à jour sur le reste de la série, vu que la trame de Shadow of Freedom fait référence au Honorverse de base et à au moins une autre série annexe (celle décrite dans Crown of Slaves et sa suite). C'est un défaut classique de ces univers foisonnants et établis depuis plus de vingt ans.


S'il est très similaire aux récents ouvrages de David Weber, avec son côté choral et ses longues considérations intérieures, il comporte également son lot de batailles spatiales qui dépotent – même si elles sont quelque peu à sens unique – et d'idées intéressantes dans un contexte de space opera, notamment dans les problèmes induits par de longs temps de communication.


J'ai beaucoup ri à l'évocation de ces officiers solariens qui menacent le commandant d'une flotte de Manticore sur le thème "vous allez être responsable d'une guerre entre nos deux nations" et qui apprennent, en guise de réponse,que leur nation est déjà en guerre contre Manticore depuis deux mois.


Le souci que je commence à avoir, sur cette série, c'est que même si la Ligue solarienne est une nation stellaire gigantesque et même si Manticore est dans une position très difficile d'un point de vue logistique, depuis la destruction de la station Hephaistos, je ne vois pas ce qui pourrait se mettre en travers d'une alliance Manticore-Haven.


Comme souvent avec les bouquins de David Weber, Shadow of Freedom vaut plus par son contexte, extrêmement fouillé, que par son style – encore que je l'ai trouvé moins insupportable que dans certains autres bouquins. Difficile cependant de le recommander à quelqu'un qui ne suivrait pas la saga Honor Harrington depuis le début.

SGallay
7
Écrit par

Créée

le 30 mars 2016

Critique lue 224 fois

Critique lue 224 fois

Du même critique

Sunstone, tome 1
SGallay
8

Je n'aime pas le BDSM, mais...

Vous vous souvenez de la série « je n’aime pas N, mais… »? Eh bien Sunstone, bande dessinée signée Stjepan Šejić, en est une nouvelle illustration, avec en N le BDSM. Principalement parce que...

le 25 avr. 2015

12 j'aime

Rituals
SGallay
8

On ne Satan pas à tant de mélodie

Parmi les groupes que j'évite de mentionner au bureau (note: je bosse pour une organisation chrétienne), Rotting Christ, dont le nouvel album, Rituals, vient de sortir, figure en assez bonne place...

le 19 mars 2016

10 j'aime

Transcendence
SGallay
8

Moins fou, plus planant, mais très bon

J'avoue volontiers que je suis assez fan d'un peu tout ce que fait Devin Townsend. Avec son dernier album, Transcendence, le Canadien fou prouve une fois de plus son don certain pour nous livrer un...

le 17 oct. 2016

9 j'aime

2