Véritable plaidoyer contre la terreur politique, comme l'écrit Vargas Llosa dans la préface, le livre autobiographique de Victor Abad est un travail de mémoire familiale pour cet écrivain distrait qui dit tout oublier, mais aussi un travail de mémoire collective pour les colombiens.
C'est donc le destin d'un peuple et d'une nation livrée à une violence institutionnalisée, gravé dans celui d'une famille, l'assassinat jamais élucidé d'un père par des sicaires, parce qu'être un humaniste dans la tradition des Lumières en 1987, en Colombie, relève du scandale : un homme debout est un homme dangereux.
C'est enfin un hommage rendu à l'écriture, cette expression qui, ici, invite la mémoire pour construire une oeuvre et placer les ombres absentes et aimées côté soleil.
Tandis que moi quatre nuits...