M est le narrateur de ce thriller original mêlant des thèmes, apparemment sans lien, comme l’art, la légion étrangère et la finance pour un résultat captivant et fascinant.
Écrit à la première personne du singulier, j’ai eu l’impression moi-même de recueillir les confidences de ce narrateur, autour d’un verre dans un endroit isolé aux coins d’un feu, un soir d’hiver.
Suscitant la réflexion quant à notre monde antagoniste entre l’hyper-connexion et l’hyper individualisme ainsi que la surconsommation menant doucement notre société à sa propre perte.
M nous narre son enfance, entouré d’un père violent et alcoolique et d’une mère absente, avant de faire le choix de rentrer dans la légion étrangère où une rencontre déterminante va changer sa vie : celle avec Mémé, un soldat qui lui donne l’amour des livres et de la littérature. Mais il y a aussi sa « seconde vie » après la légion, celle de peintre anonyme hautement coté sur le marché de l’art ainsi que le monde des fonds de placement et les data-centres.
Pouvant sembler pessimiste à bien des égards comme vision de la société, ce livre est pourtant hélas bien réaliste sur de nombreux points. Le milieu financier n’est pas un sujet dont je maîtrise les ficelles ou qui me fascine vraiment et malgré tout, l’auteur Guillaume Lafond m’a rendu cela accessible et très intéressant.
Après un premier roman, « La correction », qui m‘avait déjà beaucoup plu, son second est encore plus addictif. Dorénavant, Guillaume Lafond fera partie des auteurs français à suivre et dont j’attendrai le prochain roman avec impatience.