Il serait extrêmement ardu de tenter un résumé un tant soit peu objectif de cet O.V.N.I de la littérature américaine, écrit au début des années soixante par un jeune inconnu, qui devait se suicider en 1969, parce qu'il se croyait un écrivain raté.
Ignatius J. Reilly, personnage central, est à lui seul l' exemple le plus significatif de la démesure de ce livre...célibataire de trente ans vivant toujours chez sa mère, sexuellement abstinent (sa méthode de prédilection contre la surpopulation), obèse, sans profession (malgré de nombreuses années à l' Université), et passant la majorité de son temps enfermé dans sa nauséabonde chambre, à remplir des dizaines de cahiers "Big Chief" de ses visions du monde extérieur.
Quoi ?! Il n'est pas glamour mon héros ?!
Et pourtant ses écrits viennent, pour la troisième fois en quinze ans, de me faire me tordre de rire... Ses connaissances du monde, acquises par le biais de la télévision et du cinéma (les propos qu'il hurle durant les projections sont de sacrés morceaux d' anthologie)...la relation épistolaire qu'il entretient avec Myrna, (contestataire permanente, rencontrée sur les bancs de la Fac où ils furent, tous deux, le cauchemar personnifié du corps enseignant), nous offre les pages les plus caustiques de cet ouvrage.
L' action se déroule à la Nouvelle Orléans...quand Ignatius sera contraint de trouver un emploi, c'est un ouragan qui va se déchaîner sur son passage.
Ajoutez une foule de personnages qui vont subir cette déferlante...ouvriers noirs, travestis, vendeurs de saucisses, délinquants juvéniles...
Mes préférés en la personne de Miss Trixie, qui rêve d' une retraite bien méritée et pourtant refusée, Jones le balayeur sous payé du cabaret Les Nuits Folles, et Mancuso petit et désespéré agent de police qui ne retrouvera considération que lorsqu'il aura procédé à une attestation...ce petit monde s'exprimant dans un langage aux accents populaires et dont les images équilibrent l' érudition complexe d' Ignatius.
La Conjuration des imbéciles est un livre fortement jubilatoire, truculent, avec un talent d' écriture malheureusement reconnu trop tard pour son auteur.
L' anneau pylorique de ce fantastique personnage restera dans les mémoires de tous ceux qui auront lu ce livre.
Je voulais faire court...c'est loupé
Créée
le 30 mars 2016
Critique lue 332 fois
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