Je l'ai dit mais je le pense également - jusqu'à preuve du contraire - Le Monde de Narnia est à la Low Fantasy ce que Le Seigneur des Anneaux est à la High Fantasy ; quelque soit les batailles qui font rage pour définir avec exactitude ces deux (sous-)genres.
C'est une série passionnante, n'en déplaise à certains, malgré les défauts que je lui reconnais depuis le premier tome, mais elle a toujours su offrir quelque chose qui redressait plus ou moins la barre. Et voilà qu'arrive le septième livre, intitulé La Dernière Bataille. Et de toute mon expérience littéraire, je dois avouer que je n'ai - pour le moment - jamais été autant déçu.


Nous suivons les périples du dernier roi de Narnia qui, afin de stopper une invasion, fait appel à Eustache et Jill pour sauver Narnia. Mais rien ne se passe comme prévu.
Pas plus de spoil comme à mon habitude.


Ce nouveau et dernier tome a la particularité extraordinaire de proposer un début d'histoire vraiment sympathique et de, progressivement, dériver vers une histoire enclin à la plus grande déception (ou surprise, suivant notre point de vue) tant on ne pouvait s'attendre à cette finalité. Nous avons le droit à un opus un peu plus sombre que les autres où invasions, blasphèmes et usurpations sont légions. Et c'est en ça que le début de ce septième tome est des plus réussi, l'auteur parvient sans mal à nous faire douter quant à la chute de Narnia - d'aucun pourrait voir une narration plus mature accompagner ces sombres événements. Nous avons un fort rapport à la mort, là où dans les tomes précédents, s'il été bien présent, était bien moins appuyé. Sincèrement, il y a rien à jeter de la première moitié de ce tome et c'est réellement à partir de la deuxième moitié que les choses s'enveniment drastiquement (je tiens à le rappeler que c'est mon ressenti !) pour mener à un concert de déception parvenant à ruiner complétement les six premiers tomes même si l'on peut reconnaître que cette finalité est plutôt bien pensée ; bien pensée mais absolument pas dans le ton des aventures en Narnia, voire illogique.


Pour les personnages, nous avons une nouvelle ribambelle de visages, toujours plus remarquable les uns que les autres. Le personnage du roi, Tirian de son nom, semble réellement prendre la place, et donc l'importance, des enfants d'Angleterre ce qui donne une vision rafraichissante des aventures en Narnia. Hormis ce personnage vraiment intéressant, nous avons le droit à d'autres - moins importants - mais pas moins dénués de charme. Pour ce qui est des enfants (des "Amis de Narnia" ; le professeur Kirke et Polly en font également parti), nous avons toujours les mêmes défauts pour Eustache et Jill malgré une évolution bien plus plaisante pour le personnage de Jill qui semble devenir bien plus mature que son camarade garçon.
Je resterais discret quant au personnage de Susan sans pour autant cacher mon désarroi et, une nouvelle fois, ma déception. Mais son évolution, si non obligatoire suit une logique tout à fait plausible.
Pour ce qui est du personnage d'Aslan, il fait encore plus ressentir - dans ce tome - cet intertexte biblique tant dénoncé par les divers auteurs mais également par les lecteurs de la série. Mais pour le reste, rien à redire et de manière générale, il n'y a rien à redire des personnages, demeurant (pratiquement) toujours un bon point dans les œuvres de Lewis.


Mais la chose qu'il faut vraiment retenir de ce tome, c'est qu'il propose une fin au mieux intéressante mais qui est en totale coupure avec l'esprit de la série et qui peut gâcher notre vision que l'on avait de ces aventures. Au final, c'est un bien triste dénouement pour Le Monde de Narnia qui ne parvient pas à nous faire adhérer à son évolution plus loin que la première moitié du tome.
La conclusion est donc amère mais le voyage aura néanmoins valu largement le coup : Le Monde de Narnia demeure une série d'exception et une référence incontournable pour le genre de la Low Fantasy. Je recommande ce tome à tout ceux qui se sont laissés bercer pour les merveilles de ce monde sans pour autant vous promettre la joie d'une fin satisfaisante.
Mais n'oubliez pas : la Fantasy nous appartient !

PhenixduXib
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le 27 août 2019

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PhenixduXib

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