Quel lecteur ne serait pas ravi du retour de Kundera surtout dans le registre romanesque dont on sait qu'il est un prétexte pour nous parler de lui, de l'époque et des moeurs dans une prose digressive, légère et plus profonde qu'il n'y parait ? La fête de l'insignifiance est bien tout cela, aucune trame réelle ne soutient le livre et l'auteur semble n'avoir d'autre parti pris que celui de s'amuser en épinglant les comportements de ses contemporains et l'esprit de sérieux qui semble régir nos vies. Le nombril comme symbole de l'érotisme moderne, les blagues de Staline qui laissaient abasourdis ses affidés, la manie de s'excuser comme un aveu de faiblesse : tout lui est bon pour cueillir l'air du temps et le mettre en perspective. Prônant une philosophie de la bonne humeur, Kundera ignore la crise sauf celle de rire. L'un de ses romans ne s'intitule t-il pas La plaisanterie ? La fête de l'insignifiance en est une, à sa manière. L'élégance du style demeure, mais le livre, bien trop bref, ne donne que quelques bribes de bonheur. Déjà pas mal en ces temps moroses mais davantage de substance nous aurait comblé. Méchant Kundera qui nous laisse sur notre faim.

Cinephile-doux
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le 25 avr. 2017

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