Au cœur du désert, loin des autres cités de ce monde, se niche la cité des Six. C'est le nombre de clans qui se partagent les savoirs essentiels : les planteurs, les sourciers, les dresseurs, les façonniers, les couteliers, les guérisseurs. Forts de leurs compétences séculaires et de la magie inhérente à la cité, ce lieu de vie prospère en harmonie. C'est tout du moins ce que l'on pourrait croire si l'on n'y regarde pas de plus près. Certains ont été exclus des clans : les orklas. Pour ces derniers, la vie est rude car il ne bénéficient pas des bienfaits des clans. Ils doivent vivre d'expédients : rapines, débrouillardise et échanges, voire bine plus sordide, tout est bon pour Survivre.
Erine a été exclue de son clan et doit sa survie à sa volonté farouche et aux tâches très particulières qu'elle exerce au plus sombre de la nuit. Elle connaît l'envers du décor mais va découvrir des secrets enfouis depuis très longtemps...
Assorti d'une carte de la cité qui l'inaugure, ce roman se dévore avec bonheur. La plume agile de Marie Pavlenko n'y est pas étrangère. Son héroïne, attachante, oscille entre réalisme cru et naïveté, vestige d'une enfance choyée. La découverte des mécanismes qui régissent la cité et ses clans se découvre peu à peu, au fil de l'histoire. Tout est finement amené, sans heurts et avec précision. C'est ainsi que le lecteur s'enfonce aux côté d'Erine dans les tréfonds de cette cité bien moins idyllique que sa façade pourrait le laisser croire.
Roman qui a reçu le prix Elbakin (un site de référence sur la fantasy), catégorie jeunesse, en 2013, il pourra surprendre les plus jeunes par sa dureté sans fard. Si certaines idées et concepts pourront choquer des âmes sensibles, les mots choisis permettent d'évoquer sans nommer certaines horreurs et c'est là tout le talent de l'autrice.
Excellente surprise que ce récit, il se suffit à lui-même et la fin laisse la part belle à l'imagination du lecteur.