Dans tous les sens
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Un jour de mai, un homme revient dans un asile d’aliénés, « un grand bâtiment en pierre, spécimen de l’ancienne architecture officielle » (p. 9 de la traduction anonyme publiée par l’Arbre Vengeur), toujours comme pensionnaire. Il dort à peine, et maigrit beaucoup quoiqu’il mange énormément. Il repère une première fleur rouge dans la cour, l’arrache sans qu’on le voie, la garde contre sa poitrine. Quelques jours après, il recommence avec une deuxième. Son état a empiré. Pour arracher un troisième et dernier coquelicot, il profite d’une nuit pour se défaire de ses liens et quitter sa chambre. Le lendemain, on le retrouve mort dans son lit. « Tout va bien si l’on comprend, et moi je comprends ! » (p. 17), disait-il pourtant. On n’arrive pas à desserrer sa main refermée sur le coquelicot.
Lu une première fois : rien. Relu : rien. Cette nouvelle ne me déçoit pas. Cette nouvelle ne m’enthousiasme pas. Je ne la trouve pas mauvaise ou ratée. Je ne la trouve pas bonne ou réussie. Je ne la trouve pas moyenne ou bien essayée. Cette Fleur rouge me laisse complètement indifférent, bien que dans les grandes lignes, je pense l’avoir comprise : l’individu martyr, l’opiacé symbole du Mal, tout ça, tout ça… Écrire dessus me donne l’impression d’être un scientifique qui s’entraîne à disséquer une grenouille. C’est très rare que cela m’arrive.
On pourrait penser à une nouvelle de Dostoïevski, mort deux ans avant la parution de la Fleur rouge. La nouvelle est dédiée à Tourgueniev, mort la même année. On pourrait penser à du Kafka, né la même année.
Créée
le 19 avr. 2017
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