Sempiternel ennui...

Mickaël Moorcock a tout d'abord écrit, au cours des années 70, six tomes de la saga d'Elric que l'on pourrait qualifier d'historiques.
Puis, à la fin des années 80, il s'est senti le besoin d'écrire un autre opus, "La forteresse de la perle", qui s'intercale théoriquement entre le premier, "Elric des Dragons", et le second, "Le navigateur sur les mers du destin".

Autant le premier ouvrage narre d'excellente manière la situation délicate du dernier Empereur de Melnibonée, autant cette suite écrite bien ultérieurement témoigne des errements de l'auteur dans une littérature pour le moins mouvante.

On retrouve un Elric en voyage vers une cité perdue au milieu du désert. Jusque là, tout va (à peu près) bien. Mais lorsqu'il doit s'aventurer dans les territoires oniriques afin de trouver la perle, le lecteur s’enfonce, à l'instar de l'auteur, inexorablement dans du grand n’importe quoi.

Des descriptions de songes psychédéliques se succèdent jusqu'à la nausée. La lecture de l'errance de notre héros confine à la prise de substances hallucinatoires et c'est avec un soulagement non feint que l'on revient enfin, à seulement 30 pages de la fin, dans une réalité salvatrice.

Mais que dire de cette écriture qui n'a parfois ni queue ni tête : des mots manquent, des tournures de phrases sont inversées, comme si l'anglais avait été traduit littéralement. J'avoue ne pas trop savoir si c'est là l'écriture d'un auteur déboussolé ou bien une traduction médiocre dans la langue de Molière (ce traducteur n’étant pas le même que celui des 6 tomes "historiques").

Bref, un livre dont on peut aisément se passer si l'on tient à conserver une image plaisante des tribulations du célèbre héros albinos.