H. G. Wells avait en son temps, la fin du XIXème siècle, imaginé que nous n'étions pas seuls dans l'univers et même dans le système solaire.
C'est ainsi que La guerre des mondes narre l'arrivée de martiens dans l'Angleterre contemporaine de l'auteur. C'est encore un temps où la mécanisation est peu développée, les usines encore récentes. Mis à part la traction animale, c'est le train à vapeur qui sert à déplacer les individus. Lorsque les martiens, forts d'une technologie autrement plus avancée et qui pourrait sembler prodigieuse aux gens de la révolution industrielle, débarquent dans leurs cylindres qui ont traversé l'espace, les anglais n'ont que des canons à poudre à leur opposer. Piètre technologie qui ne résiste guère aux rayons ardents et autres armes létales employées par ces créatures étranges.
Son récit, plutôt efficace, montre la stupeur qui va frapper l'humanité (au moins en Angleterre) dépassée par ces envahisseurs issus de la planète rouge. L'extermination implacable et les désordres massifs qui vont suivre la conquête de ces machines incroyables plonge le lecteur dans les pas du narrateur. Ce dernier, petit bourgeois de province, voit son monde s'écrouler sous ses yeux. Il est confronté à l'impensable et mesure l'effondrement de la civilisation à laquelle il appartient. Tous ses repères sont bousculés. L'humanité trouvera son salut non dans sa persévérance mais dans la nature même de la Terre.
L'auteur fait montre d'un esprit d'anticipation certain. Si son style peut apparaître suranné, ce n'est pas étonnant au regard des plus de 12 décennies qui nous séparent de la parution de son ouvrage. Il anticipe déjà l'aviation qui n'apparaîtra que quelques années plus tard. Son histoire, même si elle a forcément vieilli, demeure une référence de la science-fiction.