(Attention contient spoils violents !)

Pour ceux qui ne l'aurait pas encore lu, j'amène ma conclusion ici pour éviter les spoils :

À lire pour se faire une idée, et pour les quelques scènes et personnages qui vous resteront quoiqu'il arrive gravés en mémoire, grâce à l'écriture parfois splendide de Damasio.

Critique :


Après 100 premières pages haletantes, où l'on découvre avec bonheur l'écriture si poétique du vent, l'univers lexical du Contre, la gouaille de Golgoth et la verve de Caracole, le livre tourne et change son style, toujours à plusieurs voix(et vifs), pour nous plonger dans un combat(Erg vs SIlène - Insert Coin !) sorti tout droit de Dragon Ball Z ou Ken le survivant avec super champions se lattant dans un déluge cathartique de coups, et référence au grand maître vénéré-qui-t-a-enseigné-la-super-technique-imparable®. Efficace, mais bof. Le reste sera sur le même modèle, avec alternance de grands moments (point culminant la joute verbale avec Caracole - splendide qui réssucite Perec et l'Oulipo), et scènes foutraques déclenchées à base de chrones, qui permettent de façon un peu trop facile de faire vivre tout et n'importe quoi à notre équipée, jusqu'à la lassitude.

Le livre se tient quand même vraiment bien dans l'ensemble, aidé par un style et un language souvent beau, Damasio aime ses personnages, nous les transmets avec force et nous interroge à travers eux sur la volonté , la quête, l'accomplissement... c'est réussi. tout du moins jusqu'à un certain point...

...car la fin du livre est un massacre de forme et de fond, (les deux derniers chapitres du vif à la 9ème forme), l'auteur désincarne tout ce qu'il nous avait tant fait apprécié avec patience, Caracole se délite (c'est un autochrone ! Autant apprendre que Cyrano était un robot : douche froide émotionnelle !), Golgoth assassiné par son auteur, fini comme une merde étalée devant un mirage, vision de série B utlime, Oroshi devient casse-couilles et rabat-joie, prend des airs de profs pénible et nous assène un discours sur la cosmologie new age d'une lourdeur infinie - et pis que tout, le vent qui nous à porté jusqu'ici disparait de la narration, à part sous ses deux dernières formes pénibles, dont on se contrefout royalement - mais qui justifieront tout de même à coup de "vifs" tout l'assemblage des prises de paroles à la première personne de l'ouvrage.

Damasio nous laissera donc en plan devant un accouchement au bout du monde, déposant dans les bras de l'auteur un enfant non défini dont il ne saura pas quoi foutre ; comme ce pauvre Sov à qui déchoit le rôle de clôturer l'ensemble par une pirouette (pressentie depuis le début) qui tient plus du gag mal amené que d'un réel ajout de sens.

Dommage.
Zbah
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le 16 févr. 2013

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Zbah

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