Dans ce troisième opus des fameuses Annales du Disque-Monde, nous ferons la connaissance de nouveaux personnages. Tout d'abord, Eskarina, gamine effrontée, futée et contre-naturellement douée pour la magie. Ensuite, Mémé Ciredutemps, sorcière de son état (et ça, c'est dans l'ordre des choses !), un brin revêche mais n'ayant pas un mauvais fond. Et bien sûr une flopée de personnages secondaires, comme Pratchett les aime (et nous aussi).


Sur le Disque-Monde, il est largement admis que la magie c'est l'affaire des hommes et la sorcellerie celle des femmes. Si la première se réalise à grands renforts d'effets spéciaux, nécessite la possession d'un bourdon ( sorte de baguette magique) et est la plupart du temps en dehors de tout contrôle, la seconde est plus proche de la nature, nécessite la possession d'un chaudron et consiste essentiellement à connaitre les herbes. Nous serons bien d'accord pour déclarer que la vraie et unique différence entre les deux, c'est que les hommes sont incapables de contrôler ce qu'ils sont sensés contrôler, contrairement aux femmes qui ont bien plus de poigne.


On l'aura compris, La huitième fille aborde une thématique sujet à forte polémique dans l'espèce humaine : l'(in)égalité des sexes. Suite à une erreur de sexe, la petite Eskarina, huitième fille d'un huitième fils qui aurait dû en fait être un huitième fils de huitième fils a hérité du bourdon d'un mage mourant. Un fait sans précédent. Après de vaines tentatives pour se débarrasser de l'encombrant objet, visiblement peu au courant de la répartition des rôles homme-femme, et d'apprentissage de la sorcellerie à la petite, Mémé décide de l'envoyer étudier la magie à l'Université de l'Invisible, lieu où les mages deviennent des mages. C'est bien sûr sans compter sur l'inflexibilité du comité directionnel. Ce qui n'a pas l'air d'arrêter Mémé et Esk pour autant.


Plus construit que les deux premiers volumes, La huitième fille se lit avec autant de plaisir, toujours le sourire au lèvres, parfois se prolongeant par un petit rire guilleret (attention à la lecture dans les lieux publics). Pratchett cultive l'art de mettre ses personnages dans les situations les plus impossibles ( à leur place, je le détesterais) et de nous faire accepter toutes ses élucubrations avec une facilité déconcertante.


Lire la chronique sur mon blog

TiggerLilly
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Carnet de citations

Créée

le 14 déc. 2014

Critique lue 400 fois

2 j'aime

TiggerLilly

Écrit par

Critique lue 400 fois

2

D'autres avis sur La Huitième Fille

La Huitième Fille
pixelastic
4

Critique de La Huitième Fille par pixelastic

3e Pratchett de la série du Discworld. On commence à se rapprocher un peu du reste de la série, mais on est encore loin de la vitesse de croisière. L'histoire est un peu moins décousue et le monde un...

le 3 nov. 2012

5 j'aime

1

La Huitième Fille
Hamsolovski
7

La Magie Pour Tous

Fin de ce que j’appellerais la trilogie de jeunesse de Pratchett et début d'un nouveau cycle au sein du Disque-Monde, la Huitième Fille est le 3e ouvrage de Pratchett et laisse Rincevent se dorer la...

le 3 août 2015

4 j'aime

La Huitième Fille
MarlBourreau
7

Et tu seras un homme, ma fille...

Pour mon 1er Pratchett de 2014 j'ai décidé de m'attaquer au seul cycle que je ne connaissais pas encore; celui des Sorcières. Ce 3e livre des Annales débute avec un Mage agonisant qui décide de...

le 30 avr. 2014

4 j'aime

Du même critique

Sacrée croissance
TiggerLilly
10

Penser la postcroissance

Ce documentaire explique clairement des choses que je pense depuis de longues années et que j'avais toujours du mal à exprimer clairement et sans braquer les gens lors de discussions. Le système...

le 5 nov. 2014

8 j'aime

Atlantis
TiggerLilly
3

Critique de Atlantis par TiggerLilly

L'auteur connait sans nul doute son sujet. Professeur à l'Université de Cambridge, sommité dans le monde de l'archéologie, il nous propose là un ouvrage riche en explications archéologiques,...

le 11 janv. 2011

8 j'aime

1

Des fleurs pour Algernon
TiggerLilly
10

Le labyrinthe de Charlie

Des fleurs pour Algernon est une oeuvre originale, poussée dans ses derniers retranchements par son auteur, récompensée par deux grands prix de la SF et défiant le passage du temps. Une oeuvre qui...

le 19 oct. 2010

8 j'aime