Bablet Style
Depuis quand Mathieu Bablet s’est-il imposé comme une référence de la BD française ? Depuis quand ses sorties sont-elles attendues à un tel niveau ? On n’est peut-être pas encore au stade d’un...
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le 18 oct. 2025
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Ystrad Tywi, Manandàn, Dagda, Lugh, Elata, Nùada, Bres, les divinités sidhes, les Tuath. Après une longue journée, mon début de lecture ressemblait surtout à un boulimagidaboumagamistouk. Je me demandais alors dans quel guêpier je m'étais fourré ! Surtout qu’autour de cet univers foisonnant de noms et termes inconnus et énigmatiques, on rentre dans une narration au lyrisme particulier et poétique. Alors là j’ai carrément eu peur de retomber dans La langue des Choses cachées, livre qui m’avait laissé sur le bord de la route. Mais que faire ? Allez, on ferme la boutique, c'est peut-être simplement l'heure de dormir !
Le lendemain matin, fidèle à mes habitudes - c'est mon moment de lecture préféré - je m’y replonge. Et cette fois, faisant fi de tout l’inconnu qui entoure la lecture, je me laisse envelopper par son lyrisme, découvrant peu à peu la beauté cachée de ce style singulier.
Et puis l’aventure commence. Le périple de Peretur débute, et là, on est dans tout ce que j’aime : une quête, avec tout un pan de folklore autour des chevaliers de la Table ronde, des légendes arthuriennes… Des figures qui me ramènent à mon enfance, parce que, petit, j’adorais les livres de Chrétien de Troyes. Même si mes souvenirs sont flous - j’avais une petite douzaine d’années - c’est un imaginaire clairement resté en moi.
On retrouve dans l’écriture de Nicola Griffith un certain mysticisme, une aura particulière autour de Peretur, qui enveloppe tout le récit… et qui finit par nous envelopper nous aussi, lecteurs. Cette histoire est un véritable voyage initiatique avec un héros qui quitte son foyer, traverse des épreuves pour découvrir et apprendre.
Et parlons donc un petit peu de Peretur et des personnages qui l'entourent. J’aime à dire que je prête une attention particulière à la construction des personnages, parce que j’adore tout simplement quand on retrouve des personnages construits, fouillés, où l’auteur/l’autrice montre un certain talent à les dessiner en deux, trois coups de crayon, ou à les développer sur toute la longueur du récit. Et, au contraire, quand ça fait défaut, pour moi, c’est plus compliqué.
Et c'est simple, Peretur est un personnage que j'ai adoré. Fort, fragile, mystérieux, magnétique, chevaleresque… tout ça en même temps. Une sorte de super héros qui dégage autour de lui une aura, une intensité, une force tranquille. Et puis il y a tous ces personnages… c'est avec un plaisir un peu malicieux qu'on les recroise, sous des noms celtes ou irlandais du VIe siècle, ces figures familières des Chevaliers de la Table Ronde. Au début, on ne sait pas trop qui est qui, on devine, et ce qui est vraiment cool, c’est qu’ils sont réinventés, transformés, avec un regard neuf.
En ce qui concerne le folklore et tout ces noms qui m'intriguaient, il s'agit bien de tout un héritage linguistique et historique, qui puise dans les racines celtiques, galloises et irlandaises du VIe siècle. C’est une époque sombre dans l’histoire de la Grande-Bretagne, mais aussi une époque fascinante, notamment pour Nicola Griffith qui en plus d’être une passionnée des légendes arthuriennes, est une sorte de geek dans ce domaine. Elle est tombée dedans toute petite, à 9 ans, et n'en est jamais vraiment sortie.
En refermant le livre, j’étais vraiment content d’avoir dépassé ma première impression un peu mitigée. Ce que je retiens, c’est une belle aventure, portée par un personnage marquant : Peretur. Il y a une vraie bienveillance qui entoure ce héros, présente tout au long du récit. J’ai même repensé à Becky Chambers et sa SF positive. En tout cas, une super réécriture de la légende arthurienne et une lecture que je recommande sans hésitation.
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le 18 avr. 2025
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le 18 oct. 2025
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Si le nom Eldiablo me semblait inconnu, son blaze m'a tout de suite fait penser au luchador du même nom, tout droit venu des Mutafukaz et Puta Madre que je venais de lire. Bien sûr, rien à voir, mais...
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le 2 mai 2024
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Auteur inconnu. Édition inconnue. BD inconnue. Sortie prévue, pas vu passer. Mais pourtant, qu'est-ce qu'il a pu se passer pour que je me dise, allez, hop, on y va, en route pour l'aventure ?Premier...
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