Bien ouej Belfond ! Nan, franchement, j'ai lu le quatrième de couverture, j'me suis dit "allez roule" comme quelqu'un qui sait que ce qu'il va lire va un peu l'ennuyer. Non pas que je rejette le devoir de Mémoire mais c'est un thème tellement récurent dans la littérature, que je pense que d'autres personnes en parlent beaucoup mieux que moi.


Ici la Shoah sert uniquement de toile de fond, plante le décor. Et encore, juste la première partie du livre.


Faut que j'explique un peu sinon j'sens que je vais vous perdre. Vous voyez Freud ? le barbu qui dit qu'un sac à main c'est le vagin d'une femme ? qu'on a tous voulu tuer notre père, niquer nos mères, ... bah en fait on lui a proposé de faire une liste des gens à sauver (ouais un peu comme Schindler, c'est ça). Il pouvait obtenir des visas pour sauver qui il voulait.


Bien sûr le mec, il pense direct à sa famille la plus proche avec en bonus ... son chien (ouais ...). Par contre il refuse d'y inscrire le nom de ses sœurs jugeant que la situation à Vienne n'est que temporaire en ce qui concerne l'antisémitisme (futé le docteur). Une fois à Londres, loin des rafles et de ses frangines il se dit que quand même il aurait peut-être pu faire un geste pour elles, alors il dit qu'il va demander à ses amis londoniens d'obtenir des visas pour elle.


Manque de cul Freud meurt des suites de son cancer et les sœurs finissent fatalement dans un camp. Voilà pour la première partie. Une fois terminée on se demande où l'auteur va nous amener vu qu'il vient de raconter les derniers moments des quatre sœurs Freud.


C'est là que j'ai pris ma râclée. Smilevski choisit (intelligemment) de prendre la plus solitaire des frangines, Adolfina Freud. Revenant sur les troubles de son enfance, sa folie, son amitié avec Clara Klimt (sœur de Gustav tu t'en doutes, d'où l'illustration sur la couverture du bouquin), les relations complexes qu'elle entretient avec ses autres sœurs, sa mère, l'amour, Sigmund le prophète de la psyché, ... Le tout dans une Vienne en plein essor culturel.


C'est vraiment excellent, une immersion sur le combat des femmes dans la société de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, sur l'avortement, les débuts de la psychanalyse, des réflexions qui visent à contredire les idées de Freud, d'autres sur l'art et les peintures religieuses. On y cite du Nietzsche, du Van Gogh, du Nerval,...


Et finalement, un roman qu'on met une semaine à ouvrir, se retrouve lu en une soirée, avec l'impossibilité de vouloir faire autre chose à coté.


C'est pas donné à tous les auteurs de permettre au lecteur de se sentir con parce qu'il a une idée reçue sur un roman. Bah voilà j'ai un nouveau copain il s'appelle Goce Smilevski et tu peux lire son bouquin ça claque pas mal.

LouKnox
6
Écrit par

Créée

le 1 juin 2020

Critique lue 43 fois

Lou Knox

Écrit par

Critique lue 43 fois

D'autres avis sur La liste de Freud

La liste de Freud
MarieDmarais
5

Critique de La liste de Freud par MarieDmarais

1938, l'Allemagne nazie est sur le point d'envahir l'Autriche, Vienne où vivent Sigmud Freud et sa famille. Ces rumeurs d'atrocités contre les juifs, le père de la psychanalyse n'y croit pas. Sur...

le 22 févr. 2015

1 j'aime

La liste de Freud
LouKnox
6

Critique de La liste de Freud par Lou Knox

Bien ouej Belfond ! Nan, franchement, j'ai lu le quatrième de couverture, j'me suis dit "allez roule" comme quelqu'un qui sait que ce qu'il va lire va un peu l'ennuyer. Non pas que je rejette le...

le 1 juin 2020

Du même critique

Réinventer l'amour
LouKnox
8

Critique de Réinventer l'amour par Lou Knox

Comme pour chaque essai de Mona Chollet que j'ai pu lire, c'est assez difficile pour moi de donner mon avis sans passer par un vécu perso, d'assimiler chaque phrase, chaque situation en se comparant,...

le 23 sept. 2021

13 j'aime

Ci-gît l'amer
LouKnox
8

Critique de Ci-gît l'amer par Lou Knox

Comment soigner l’amertume ?

 C’est curieux comme le sujet d’un essai philosophique peut s’appliquer en temps réel au lecteur sur l’essai en lui-même. 

 J’essaye de clarifier ; compte tenu de...

le 16 janv. 2021

12 j'aime

2

Les Aérostats
LouKnox
4

Critique de Les Aérostats par Lou Knox

Ce qu'est bien avec Nothomb, c'est quand ses histoires à problèmes de bourges qui s'occupent de bourges et qui se gargarisent de références littéraires de bourges, ça dure pas trois plombes. On...

le 27 juil. 2020

12 j'aime

5