Critique de Shaynning

Incontournable Album Novembre 2025

Je remercie la maison École des Loisirs pour l'envoi de ce service de presse.

L'auteur qui nous a offert le magnifique "Petit bonheur" nous propose maintenant une histoire aussi tendre et tourné vers la tolérance et le partage, "La meilleure boulangerie du monde". Il n'est pas rappeler le genre de tandem qu'on retrouve dans les œuvres anthropomorphiques, comme le très dynamique film "Zootopia" ou le manga "Beastars".

Blanche est une fin gourmet qui se cherche un quelque chose d'appétissant à se mettre sous la dent. La lapine découvre une toute nouvelle boulangerie, tenue dans une camionnette surmontée d'un immense pain. Quelle n'est pas sa stupeur quand elle tombe face à face à un grand loup noir, dont la silhouette élancée est sagement pliée sur son siège ( en forme de pain). Ce dernier lui souhaite la bienvenue et affirme détenir le meilleur pain du monde. Convaincue après l'avoir gouté, la lapine demande si ce serait possible de devenir son apprentie. Mais entre sa nervosité, son inexpérience et sa maladresse de débutante, la petite lapine va rapidement tomber sur les nerfs du boulanger confirmé. Toutefois, pétri de remords de l'avoir congédiée au premier essai, lui offre un deuxième essai. Avec patience et répétitions, le boulanger forme ainsi celle qui va devenir sa future collaboratrice.

Comme on peut l'apprécier dans l'album "Petit bonheur", l'univers en présence regorge de détails en lien avec le texte. Ici, i y a donc des éléments de décor et des objets en forme de pains de toute sorte ( fenêtres, , pouf, rideaux, affiche, etc) ou en forme de loup , comme la tête de la lampe. Certains détails évoque même "Petit bonheur", comme cet autocollant rouge sur la devanture du magasin ou l'affiche avec le Petit bonheur carrément dessus, un pain odorant dans les mains. J'apprécie toujours ce genre d'humour d'illustrateur, qui donne ainsi l'occasion de prendre un temps pour chercher ces petits œufs de Pâque intégrés dans les images. Et bien sur, quel beau graphisme, avec cette maitrise de la lumière, ces lignes propres, ces personnages adorables et ce style très réaliste.

Pour l'histoire, je retrouve ce contraste entre prédateur et proie qu'on a vu avec Juddy et Nicholas dans "Zootopia", ainsi que Legoshi et Haru dans Beastar. Blanche ne sent pas spontanément sécure quand elle rencontre ce grand bonhomme carnivore, mais ce dernier est un fan de pains, il n'a aucun intérêt pour la viande. L'"album permet de parler des préjugés, des insécurités également. Il parle aussi de compromis et de patience, parce qu'entrainer un néophyte n'est pas simple. Il faut de la réplétion, de la rigueur et de la pratique. Il traite aussi de la joie de partager son travail avec quelqu'un, en raison des forces de chacun, mais aussi du plaisir d’interagir avec plaisir et entrain.

Une rencontre improbable, dont on ne peut qu'être attendris.

Pour les jeunes lecteurs du préscolaire et plus, 4-5 ans+