Le temps corrompu
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Ce roman, La mer de la tranquillité d’Emily St. John Mandel n’est pas pour tout le monde. En effet, il mêle science-fiction, spéculations philosophiques et structure narrative éclatée. Si vous n’aimez pas les voyages dans le temps, les univers parallèles ou les récits où la frontière entre réalité et simulation vacille, vous risquez de passer à côté.
Mais si, comme moi, vous aimez les histoires qui vous font perdre pied tout en restant littérairement exigeantes, La mer de la tranquillité pourrait bien devenir l’une de vos lectures marquantes.
Edwin St John St Andrew est un cadet de famille, son frère aîné héritera du domaine, lui est prié d’aller chercher fortune ailleurs. Au Canada plus précisément, mais ce jeune homme flegmatique qui bénéficie d’une rente n’est pas pressé de faire quelque chose de sa vie. Un tout petit, mais très bizarre évènement se produit.
Une centaine d’années plus tard, Mirella cherche à retrouver son amie Vincent, et pour cela, elle assiste au concert du frère de cette dernière. Il présente une vidéo tournée par Vincent où se produit un tout petit, mais très bizarre évènement.
Encore deux cents ans plus tard, Olive Llewellyn effectue sur la terre une tournée de promotion pour son livre Marienbad. Elle est venue exprès de la colonie lunaire où elle vit.
Deux cents ans sont encore passés, l’humanité a trouvé le moyen de voyager dans le temps.
J’ai adoré, parce que le voyage dans le temps, avec ses paradoxes temporels, boucles et entrelacs, est mon thème préféré en science-fiction. Dans La mer de la tranquillité, les entrelacs sont parfaits, à la fois surprenants et logiques. Vous ne manquerez pas de rebondissements, tous plus vraisemblables les uns que les autres (à condition d’accepter le postulat que les déplacements dans le temps ont été inventés).
De plus, des couches autres que la science-fiction intensifient l’intrigue : anticipation avec des colonies sur la lune, rôle des pandémies et enfin cette question, et si nous vivions dans une simulation ? Une interrogation discrète, mais qui ajoute de la profondeur au roman.
Enfin, le passage d’une époque à l’autre est fluide. Les deux premières histoires sont très vite reliées par le même mystère, ce qui donne au roman une unité étonnante, malgré la diversité des temporalités.
Un bémol toutefois : j’ai trouvé la tournée terrestre d’Olive un peu longue et répétitive. Certes, il y a des informations importantes, Olive a écrit un livre sur une pandémie, un nouveau cluster apparaît justement, le mari d’Olive construit un curieux bâtiment et, finalement, j’ai bien compris son personnage. Mais c’est aussi un défilé d’hôtels, de villes, de trajets, de conférence, souvent accompagnés de renseignements historiques, sans liens avec l’intrigue principale. Il me tardait qu’elle reprenne.
Toutefois, la qualité littéraire du livre et l’attention prêtée aux personnages secondaires m’ont permis de le savourer et de comprendre pleinement les conséquences des actions des personnages principaux ; ce qui n’est jamais simple dans les histoires de voyages dans le temps.
Créée
le 24 juin 2025
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