J’ai plongé dans La joie ennemie de Kaouther Adimi, un livre de la rentrée littéraire 2025 qui explore l’Algérie à travers la mémoire, les silences et trois générations. Entre souvenirs intimes et histoire collective, ce livre m’a fait réfléchir. Je vous raconte pourquoi cette lecture mérite toute votre attention.
Le point de départ du livre
En juillet 1962, dans un village proche de Sétif, le père de l’autrice est vêtu aux couleurs de l’Algérie et brandit un drapeau. « Il n’est plus indigène, il est algérien ». Il va pouvoir aller à l’école, faire des études. Mais l’Algérie n’en a pas terminé avec les soubresauts de l’Histoire.
Cinquante ans plus tard, Kaouther passe une nuit à l’institut du monde arabe qui inaugure une exposition sur la peintre Baya.
Ce que j’ai pensé du livre
Trois générations
J’ai aimé que Kaouther Adimi évoque trois générations, deux femmes et un homme. Baya, née en 1931, a dû se marier (comme seconde épouse) et peu importe qu’elle ait été soutenue par Breton, ou encore Albert Camus. Elle s’est consacrée à sa famille dans les années qui ont suivi. Ce n’est que dans les années 1960 qu’elle a recommencé à peindre.
Le père de l’autrice naît une vingtaine d’années plus tard, s’engage dans l’armée pour financer ses études, mais ses espoirs pour son pays ne se concrétisent pas. Et quand sa fille lui demande pourquoi il a choisi de ramener sa famille dans la guerre alors qu’ils vivaient à Grenoble, il répond : « Je vous offre un pays. Ici, personne, jamais, ne vous dira que vous n’êtes pas chez vous. »Deux générations, une rupture dans les attentes, et une transmission difficile.
Enfin, Kaouther, née encore une génération plus tard, poursuivra ses études et deviendra écrivaine. Elle est la première à prendre en main son destin.
Trois générations dans une époque que nous connaissons, mais que nous n’avons pas vécue de la même façon. C’est pour cela que je vous recommande ce livre. Et puis, aussi pour les années noires vécues par Kaouther.
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