Ce matin-là, quelque chose a changé...

Un coup de poing, une histoire qui détone dès le début. Nous suivons Gregor Samsa avec beaucoup de peine. C'est un être transformé de manière très étrange en insecte, qui n'est plus accepté par sa famille et se heurte ainsi à l'incompréhension humaine.

Tiraillé durant le récit entre le fait d'accepter finalement sa transformation marginale et de suivre un chemin nouveau et son désir fou de rester au fond de lui le Gregor Samsa d'antan, il va choisir de rester humain jusqu'au bout et ce, même si les autres le voit comme un insecte dénué de sensibilité.

L'absurdité de cette transformation nous amène à réfléchir sur l'absurdité du comportement humain. Pour cette famille, dont Gregor Samsa était le pilier financier puisque c'est lui qui ramenait l'argent à la maison grâce à son travail de commercial "voyageur", sa transformation ne passe pas. Sans même essayer de le comprendre, elle le rejette immédiatement, en éprouve du dégoût, de la haine. Cet être ne vaut rien, il ne pourra pas subvenir aux besoins de la famille dans cet état, il mérite donc d'être enfermé dans sa chambre.

Parvenir à communiquer avec le père, la mère et la soeur devient dès lors impossible. Seule la soeur a, inconsciemment, l'envie de bien faire et d'aider son frère à vivre sa condition d'insecte en lui apportant de quoi manger et en nettoyant de temps en temps sa chambre de prisonnier mais elle se lasse, au bout de quelques mois, et décide de le négliger. Aucun membre de la famille ne parvient à surmonter son dégoût de ce coléoptère, ce bousier, cette chose.

Faire comme si tout était normal dans une famille où le pilier financier a perdu sa condition d'être humain engendre de la frustration, il est temps que la chose fasse ses valises pour un long "voyage"...