Conte imaginatif, mais sexisme nauséeux

Un roman fantastique bien daté. Vieux de ses clichés, à la limite du racisme ordinaire, de ses critiques simplettes car abstraites de la méchanceté des hommes et des intérêts du capitalisme. L'œil masturbatoire de l'auteur sur ses personnages féminins est trop présent, les descriptions des rapports sexuels sont lourdes de métaphores poisseuses et dignes de la pire poésie. Mais le récit est tenu, et avec un bon équilibre dans le temps l'auteur y alterne narration, flash-back technologique, pages du roman d'amour qui prend place dans l'esprit de Simon et scénettes où les signes de l'humanité finissent toujours par transparaître du beauf lambda.

Le décor est polaire : une équipe française de scientifiques ratisse et sonde, triangle par triangle, le sol arctique. Les relevés révèlent des lignes architecturales qui ne peuvent être naturelles. Ils creusent, tombent sur une surface en or. La communauté internationale se mobilise, l'excavation est médiatisée, les scientifiques font abstraction des tensions internationales en cette époque de guerre froide. Un couple de corps gelés au zéro absolu sont révélés. Simon tombe amoureux de la femme, et son sentiment se traduit dès le début du roman et jusqu'à la fin par petites pages fascinées et peu contextualisées. L'opinion mondiale, elle aussi, trouve sa place par des scénettes aux personnages grotesques. Mais elle vote, et un des corps, celui d'Eléa, est ramené à la vie.

S'ensuit le premier contact de Simon avec elle, la première compréhension de sa langue, et le long récit de la guerre qui annihila l'humanités 90 000 ans auparavant. Celle entre deux sociétés capable de créer la matière à partir de rien, archétypales : l'une lubrique, brûlante, à l'ambition de croissance effrénée ; l'autre parfaitement équilibrée, saine, hygiénique… si l'on fait abstraction de ceux qui ne rentrent pas dans son modèle, ces parias que l'auteur met en scène une fois la féérie décrite, sans plus de commentaire.

Lorsque les scientifiques sont contraints de ramener le deuxième corps à la vie, une transfusion est nécessaire. Mais Eléa a avalé un poison, qui passe avec son sang dans les veines de l'autre corps… qui se révèle être celui de son amant. Une fin à la Roméo et Juliette, qui s'achève dans la destruction : deux espions ont détruit toutes les connaissances extraites de l'œuf, et sabotées ce qu'il en restait, la base explose.

Charles_GG
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le 17 août 2022

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Charles_GG

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