David Carr était journaliste au New York Times. Il était même considéré comme un des meilleurs. Mais David Carr a aussi un passé peu glorieux. Et ça donne ce livre...


S'il sort en 2017 chez nous, La nuit du Revolver est sorti il y a 9 ans aux Etats-Unis. En France, on connait peu le journaliste David Carr. Pourtant, son histoire est intéressante. Pendant des années, il était un drogué qui a été jusqu'à toucher le fond à plusieurs reprises, tentant des cures sans succés. En 2005, il décide de reconstituer son passé car il n'en a aucun souvenir. Il va alors interviewer des anciennes relations. Que ce soit de travail, des petites amies, mais aussi sa femme et ses filles ou des amis de cure. Tout cela dans le but de se souvenir de ce qu'il a pu faire ou dire dans les états seconds dans lequel le mettait la coke.


La premiére partie du livre constitue ainsi une descente aux enfers toujours plus profondes, toujours plus loin. Et on ne voit pas ce qui pourrait le sauver. On ne peut pas vraiment apprécier le journaliste et on se rend compte que personne ne l'apprécie à ce moment. Et ce jusqu'à un événement : la naissance de ses filles. Le journaliste opére alors un changement qu'il pense radical mais dont il se rendra compte qu'il fut progressif jusqu'à redevenir sobre.


Et s'il semble raconter l'histoire d'un "héros", l'auteur confesse lui même sa honte d'avoir obtenu ce statut auprés de certains quand tant d'autres le méritent bien plus. C'est en effet avec une grande honnêteté qu'il traite le sujet de son passé. La lecture de ce livre s'avére donc aussi effrayant que touchante. Effrayante quand on constate les trous laissés dans la mémoire de l'auteur, mais aussi la façon dont ils sont parfois comblés, Touchante quand on constate à quel point il fut en effet dépendant et sans contrôle.


Pas d'écriture fictive ou romanesque ici, on trouve des témoignages, rapports de police, rapports médicaux et autres photos au milieu des explications de David Carr. Un livre que je conseille sincérement même s'il est un peu long et, dans la version française, compose avec quelques coquilles...

DavidRumeaux
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le 20 févr. 2017

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David Rumeaux

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