Une lecture passionnante, très bien écrit, argumentée, documentée et étayée.
A la fois intelligent et drôle, il est vrai que ces sujets ont intrinsèquement un fort potentiel comique.
Jean François Braunstein nous entraine dans les méandres de la décadence Occidental, un reboot des discussions sur le sexe dans anges sous l empire Byzantin avant son effondrement.
Pourtant entre l islamisme, le barbarisme économique, le communautarisme ou le cataclysme écologique, les progressistes auto proclamés auraient de quoi occuper leurs soirées.
Se dessine en filigrane une humanité au bord de l épuisement, fatiguée d elle même, sans repères ni sens prêt à faire le grand saut vers le transhumanisme.
Ce n est pas pour rien si on retrouve sur ces 3 sujets une convergence des luttes de leurs gourous sur l homme nouveau, sa modification nécessaire, une négation voir une haine du corps et de la finitude de l homme.
Ce n est évidemment pas le sujet du livre qui aborde sans une once d idéologie le genre, l animal et la mort sous le prisme post moderne.
Contrairement à ce qu aurait put laisser paraitre la phrase plus haut, ce n est pas une lecture rendant dépressif, le livre est écrit avec esprit et humour.
A la fois général et très précis sur les sujets qu il aborde
Une vision générale de ce qu on pourrait nommer le post modernisme, dégommant au passage certaines idoles de ce courant idéologique, Butler, Singer, Haraway réussissant le tour de force d être reconnu comme une brillante Universitaire avec sa théorie fondée intégralement sur les baisers profonds avec sa chienne "Mlle Cayenne Pepper".
A la lecture des nbs sources sur les livres, travaux, propos des principaux gourous de ces courants on est à la fois sidéré, inquiet(Singer reprenant, consciemment ou non, les thèses eugénistes nazis d extermination des handicapés et toutes personnes dont la vie ne mérite pas d être vécue) tout en souriant face à ce qui pourrait être l un des meilleurs sketchs de Desproges, les nuls, les inconnus ou d autres grands comiques de cette époque.
On voit à travers de cette lecture, comment l Université est devenu un lieu où règne non plus le soucis du savoir mais l idéologie.
Ce livre en rejoint d autres, eux concentrés sur un seul sujet comme celui de Monette Vacquin(Frankenstein aujourd'hui : égarements et délires de la science moderne) questionnant la science, la société à travers la psychanalyse et la vie de l auteur de Frankenstein(conte prophétique reprit pour les conventions transhumaniste) ainsi que son entourage et l époque dans lequel ces événements se sont passés, ou le très bon livre de Michéa( le loup dans la bergerie) sur le libéralisme économique et sociétal.