L'influence de David Lodge est immédiatement reconnaissable dans ce polar aux rebondissements jouissifs et aux personnages aussi illustres que savoureux. Comme dans les romans de David Lodge donc, l'univers académique et le monde du savoir, d'habitude si sérieux et poussiéreux, ancrés dans la tradition, sont ici tournés en dérision pour le plus grand plaisir du lecteur... initié.
En effet, c'est bien ce côté "roman d'initié" qui porte préjudice à ce livre cependant. Il faut bien évidemment avoir une culture littéraire bien fournie pour saisir tous les tenants et aboutissants de l'intrigues, les querelles entre universitaires apparentant à des écoles de pensées différentes, les allusions mythologiques, etc. Par contre, là où David Lodge garde un style relativement léger où les références littéraires sont saupoudrées au fil du texte, il faut parfois se taper des tartines de cours de philo indigestes qui n'apportent pas forcément de plus à l'histoire si ce n'est qu'elles nous donnent une idée de l'érudition de son auteur.
Si l'intrigue reste vraiment originale et accroche le lecteur dès les premières pages, le rythme est régulièrement ralenti par d'inutiles exposés de philo qui enkilosent la narration et peuvent décourager aussi bien le non-initié, que l’initié qui n'a pas forcément envie de se re-taper des lectures académiques...