Quand l'intelligence devient de l'intelligence...
Si ce livre peut sans doute paraitre un petit peu lassant pour ceux qui ont déjà dévoré le cycle d'Ender une demi-douzaine de fois, il n'en est rien pour ma part. L'aspect redondant que l'on pourrait craindre, puisque les deux livres se passent à la même époque, au même endroit, avec juste deux personnages qui se côtoient, n'est pas ou très peu présent, et si la base reste la même, le fond change radicalement.
Non content d'écrire un second opus à la série, Orson Scott Card ne s'est pas seulement contenté de donner les évènements d'un autre point de vue ; il a fait murir son écriture, mais a aussi donné au personnage principal, Bean, un passé, une histoire, un présent, un futur, un caractère, la force d'un véritable être humain. L'histoire est abordée d'une autre manière, beaucoup plus crue que le cycle d'Ender, qui ne concerne pas tant les relations humaines que la survie d'un seul être. Bean a une manière d'envisager les choses que celle d'Ender ; de plus, il est décrit comme une des personnes les plus intelligentes de l'univers (pour une raison que je ne dévoilerais pas), et l'auteur nous le fais bien ressentir. Il est intelligent dans sa manière de créer des personnages... profonds et intelligents.
Bean devient alors un être humain à part, non dépendant d'Ender mais lui-même, et son portrait est décrit avec une certains fiabilité tout au long de l'histoire. Un gros coup de cœur, donc.