Alors là... je dois avouer que j'abordais ce roman de façon dubitative.

On reprend Ender's Game en adoptant le point de vue d'un personnage plus que secondaire, Bean "The dwarf", assez peu abordé précédemment. On revisite des évènements déjà vus et vécus, simplement avec cette vision différente. Le procédé est déjà connu et ne part pas gagnant.

Sauf que ... sauf que ...

C'est Orson Scott Card quoi ! Son style est simplement dingue. Simple, fluide, capable de détailler la psychologie de chaque personnage au point qu'on comprenne parfaitement celle-ci, qu'on s'accorde sur ce que chacun pense, que tout cela nous parait naturel alors que les concepts évoqués font de ces enfants de 4 à 12 ans de véritables génies de la stratégie.
Puis l'instant suivi, il nous emporte dans l'action sans avertissement et tout se passe de façon parfaitement fluide, sans perte de rythme ni d'intérêt.

Ender's Game était construit de cette façon, c'est aussi le cas de Ender's Shadow. Des séquences de réflexion sur la psychologie des personnages et leur manière d'appréhender les choses, puis des séquences d'actions qui s'y entremêlent.

Les thèmes abordés sont profonds. L'auteur va loin dans son concept de génies et d'enfants soldats auxquels on ne peut manquer de s'attacher puisqu'on les comprend parfaitement.

Cette nouvelle approche d'Ender's Game est parfaitement réussie, parvenant à nous faire comprendre toutes les subtilités utilisés par Bean, le génie parmi les génies, pour appuyer Ender jusqu'au bout de cette tâche qui les dépasse tous complètement et dont ils n'ont connaissance qu'inconsciemment.

C'est complexe, c'est émouvant et surtout c'est bien écrit. Mais contrairement à ce que dit Orson Scott Card, je déconseille fortement de lire Ender's Shadow sans avoir lu Ender's Game. On en profite bien davantage en connaissant toutes les implications et les petites subtilités. Étrangement, savoir à l'avance ce qui va se passer ne nuit ici en rien à l'intrigue.

J'avais les larmes aux yeux à la fin d'Ender's Game et de sa charge émotionnelle.
J'ai de nouveau eu les larmes aux yeux à la fin d'Ender's Shadow, tout aussi bien réussie.
Chim
10
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le 29 déc. 2010

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Chim

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