Un premier roman qui se laisse lire

"Se laisser lire": pour beaucoup de gens cette expression sonne comme une critique, comme le moyen d'être gentil avec un mauvais livre. Ce n'est pas mon cas.
Pour moi un livre doit:
- être agréable à lire: l'auteur ici ne pérégrine pas dans sa narration. On n'a pas de phrases à rallonge, incompréhensibles. L'auteur va droit au but, installe une ambiance fantasy moderne-steampunk, ma foi, intéressante.
- être original dans son histoire: je sais pas vous mais moi, un livre qui me parle d'un trio avec un elfe, une semi-elfe et un putain de troll qui vont commettre un vol, et bien ça me branche. Et ça fonctionne! Oui les personnages ne sont pas super développés mais en même temps, un elfe, maintenant, on sait ce que c'est. On n'a pas besoin de cinquante pages pour nous décrire un personnage qui gambade dans la forêt sous prétexte que c'est un elfe. Dieu merci, l'auteur ne nous en sert pas.
- tenir le lecteur en haleine: dès le premier chapitre ("De la bière et des trolls"), j'étais séduite. Il y a des retournements de situations que je n'ai pas vu venir et c'était tout ce que je demandais.

En résumé: un premier roman réussi pour un auteur que j'ai rencontré en salon, sur le stand des Indés de l'Imaginaire. Il était humble, drôle, accessible et ouvert à la critique. Ce livre mériterait un univers étendu. J'ai envie de suivre les aventures de James et de découvrir l'univers que Damien Snyers a installé. J'ai envie d'ouvrir de nouveaux livres comme celui-ci où l'on ne doit pas attendre deux cent pages avant d'être plongé au cœur de l'histoire, et où le bagout des personnages et de la narration séduisent par leur simplicité (proche des jeunes lecteurs) et leur originalité (aux antipodes d'une narration pompeuse et élitiste, tout en restant construite)