La vie musulmane en Algérie

Résumé : Le problème de l'Autre n'est donc pas inconnu de la société coloniale : au contraire, l'Autre - le musulman - est fortement ressenti. Mais cette spécificité n'est reconnue, ne peut dans l'idée du souverain, s'exercer que dans les cadres stricts et limités que lui impose l'ordre colonial : la vie musulmane est non pas niée, mais enserrée, "enkystée", en des cadres précis... Les litiges qui y éclatent intéressent surtout des groupements traditionnels : blocs familiaux, villages, tribus... Seuls quelques colons, administrateurs... interpréteront la véritable signification de certaines manifestations, extérieures, de certains comportements - et plus rarement encore, y seront admis de plain-pied, si le milieu musulman est sûr qu'ils ne trahiront pas son effervescence secrète... Sauf lorsque l'antagonisme entre deux individus ou deux structures est trop grand, que l'accord paraît impossible sans quelques violences, à essayer de mettre dans son jeu l'autorité française : l'administrateur, le juge, ou la loi...