La Voix des morts - Le Cycle d'Ender, tome 2 par Kliban
Je supporte mal les raisonneurs en littérature, sauf coup de génie. Et OSC n'est pas un raisonneur de génie, toute honte ravalée : c'est un emmerdeur. Ainsi, ses considérations à n'en plus finir sur le conjugo, bien évidemment sans lien avec le décours narratif de l'œuvre, ça me dépasse, ça me fait bailler, ça me donne envie de déchirer les pages. Autant il atteint des sommets dans Les Maîtres Chanteurs - où les relations sexuelles et sentimentales participent pleinement à l'économie narrative - autant ici les péripéties amoureuses de personnages engoncés dans leur désir de mariage, me laissent-elles de marbre.
Pour autant, l'imagination est au rendez-vous, et OSC écrit encore à peu près correctement - ce qui ne sera plus le cas dans les plus tardifs romans autour de Beans, qui, eux, me tombent carrément des mains. Races étranges, formes de vie paradoxales, rencontres étonnantes, rituels épouvantables (il aime bien ça, on dirait). Ce n'est pas aussi dense qu'Ender's game, tout en restant lisible. Peut-être même faut-il voir, à rebours de mon impression ci-dessus, une subtile correspondance entre les désirs amoureux des humains et le thème de l'œuvre - qui est rien moins que la reproduction des formes de vie.
Bref, catégorie des à relire.