Même si sur le fond ce roman fleuve (644 pages) a quelques sympathiques trouvailles, c'est avant tout une bien pâle copie de 1984. D'ailleurs l'action se passe en 2084 (bonjour la subtilité). L'action ne ménage aucune surprise. On a compris dès le départ ce qui allait arriver et le message est transcris avec beaucoup de lourdeur et n'est pas intelligemment amené.
Ce qui est très dérangeant dans ce livre, c'est qu'on a l'impression qu'il a été écrit au fil de la plume par un ado révolté . Il n'y a pas de cohérence, de lisibilité, de structuration dans ce roman, ça part dans tous les sens avec des élucubrations sans fin. Impression de confusion totale et d'overdose au bout de 150 pages.
Mais le plus gênant, c'est l'absence complète de style. Il n'y a pratiquement aucune narration et 80% de dialogues qui ont été écrits sans aucune relecture (c'est flagrant). Les phrases sont cahotiques, pas harmonieuses, les images sont scolaires et pataudes (voire ridicules). On passe sans transition de la vulgarité la plus gratuite à des passages d'amour genre Harlequin. Le style est véritablement CATASTROPHIQUE ! Petit florilège :
- La pupille du jeune homme se dilate comme un anus sous l'émotion...
- Un frisson de surprise excitée s'est propagé dans mon sillage comme un prolongement somptueux de mon propre frisson...
- Puis que j'éjacule sur une de mes toiles pendant qu'elle m'enfonçait, avec une certaine délicatesse, mon pinceau dans le cul...
- La nuit avait glissé en elle, dans le modelé de ses formes, sous sa peau, une douceur si évidente que son corps en semblait liquide de sensualité...
- Le serpent droit du temps perdait ses écailles dans un aquarium ??????? (que veut-dire cette phrase complètement absurde et niaise?)
Bon voilà, rien à rajouter. C'est un roman de gare écrit de façon très scolaire et sans subtilité. Et il faut se coltiner ça sur 644 pages...