La fadeur de l'écriture et l'ajout de texte sans importance dans un récit déjà simpliste allonge inutilement ce livre rasant, anti-romanesque. Ainsi, l'internement d'Eugénie qui aurait pu se produire en page 20 ne survient que soixante pages plus loin à cause d'incursions superficielles dans l'esprit de tel ou tel personnage ou de descriptions plates ; quant au fameux « bal des folles », il n'a lieu qu'au chapitre 12, le dernier — ce délai n'étant pas justifié par la création de tension ou par la divulgation d'informations utiles ; Victoria Mas écrit pour rien, son style n'a ni force ni charme, au point que la lecture en diagonale suffit amplement et n'altère en aucune façon la compréhension de l'ensemble. L'opposition hommes-femmes mise en scène dans le milieu médical du XIXᵉ siècle est par ailleurs traitée avec la plume « féministe » du XXIᵉ siècle, toujours tentée par l'hyperbole, donc anachronique, en plus décrédibilisée par le sous-genre narratif du fantastique qui prend le dessus à la moitié. Le viol final, impitoyable, devrait m'interroger sur le message transmis par l'autrice mais non, c'est trop inintéressant pour susciter la moindre émotion et la moindre réflexion.