Déjà, je le fais de temps en temps mais ici c'est a propo, cette éditions (allia) viens avec l'excellente postface de Évelyne Lesigne-Audoly, traductrice du livre, et je ne peux que dire combien c'est un exemple de ce que dois être une préface ou autre, tout étant extrêmement pertinent.

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Le bateau usine, "succès tardif", en grande partie du fait de la censure "de l'époque" , et de la situation du japon de la première moitié du XXè siècle, revenus en force en 2008 au japon "grâce" au concours de plusieurs circonstance, l'oeuvre a été ainsi reconsidéré, autant en tant que telle, aussi pendant son époque et rétrospectivement. Et sur les trois points elle est franchement intéressante (mot vain je sais).

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De nos jour, cela reste une oeuvre influente dans la contre-culture japonaise, et surement un des rares romancier, voir artiste de "gauche radical" au japon... Quand je prends la liste des romans japonais apprécié de sens critique (c'est ultra biaisé, mais l'illustration est efficace), il arrive, quand j'écris, en 43è position... avec battle royal (plus punk que de gauche politique) et la tombe des lucioles (plus mélancolique que politique), on est loin d'une littérature de "gauche" au japon - reviens plus des auteurs comme Haruki Murakami (que je n'aime pas), comme Yukio Mishima et Yasunari Kawabata (plutot traditionnaliste), Osamu Dazai (complètement nihiliste) ou Ruy Murakami (réactionnaire... allez, peut être anarchiste un peu, mais bon...) - ce qui en sois n'est pas un mal, et des auteurs que j'aime en plus, mais quand je prends la liste de la littérature francaise sens critique, on tombe sur Camus, Hugo, Vian, La Fontaine, Voltaire, Zola, dans les 25 premiers.

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Alors cela ne prouve rien, et est biaisé. Mais, par défauts (et flemme) de mieux, je vais prendre cela pour illustré que le bateau-usine, et Kobayashi simplement, est une exception dans sa couleur politique en art au japon, que dans la continuité (ensuite je ne me base que sur des critères simple, sans prendre en compte l'histoire et les autres arts, mais je pense que l'idée générale est bonne, libre a vous de contre-argumenter).

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C'est, paradoxalement, un livre qui ne s'est fait connaître du grand publique prêt de 100 ans, 70 ans après son écriture... Et pourtant, le sujet reste d'actualité dans cette autre monde, vraiment ?

Oui. Et le livre est clairement bon, très bon dans ses idées.

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Ce qui me faisais le plus peur, c'était une simple propagande, un manifeste, histoire de dire que les capitaliste c'est mal (ce dont je suis plutôt d'accord) et que les communistes c'est bien (pourquoi pas en sois), ou que le coté documentaire (que j'ignorais a la base, ne le sachant pas basé sur des histoires vrais, mais m'en doutant) prenne le pas sur l'oeuvre. Mais non, il reste certe une volonté politique forte et claire, mais l'emballage, la forme, clairement, n'est pas négligé, et même un droitard (ceux qui savent lire) je pense pourrais dans une telle lecture s'y prendre et parler d'union des travailleurs (en excluant ceux qui ne sont pas des même origines, certes, mais tout ce même !)

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Le récit marche bien, et je trouve que même en rappelant constamment à quel point les dirigeants sont pourrit, il réussit a ne pas tomber dans le pathos grace à un rythme fort, et en se concentrant vraiment sur le quotidiens des gens. Pas de héros ou de personnages principaux, sans renier leurs individualités, mais c'est leur classes, leurs roles qui est mit en avant, par opposition au "capitaine", "l'intendant", ect...

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Il n'y a pas de personnage qui prend l'initiative, pas un individus qui prends l'initiative, mais simplement des circonstances, et au mieux les individus sont ce qui lance l'initiative, mais c'est le groupe la force. Cette notion paraitra normal à ceux qui connaisse les mouvements socialistes, mais pour le autre ce livre combine une écriture forte et agréable, avec une parfaite illustration des idées majeurs (philosophiquement) desdits mouvements socialistes.

Il arrive aussi a inculqué des idées souvent décrier, comme que le syndicalisme serais anti-nationnal, que la grève est pour les faignants, que l'état sera juste avec les bons citoyens (regardez l'excellent "A touch of Sin" à ce sujet, vraiment)

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Je pense qu'ici, la comparaison (chose stupide je sais) est intéressante avec Steinbeck et "En un combat douteux", ou quand Steinbeck parle des grèves de façon plus personnel, centrer sur les gens et les martyres, avec l'idéal de liberté au dessus de tout, ici rien a voir, c'est l'union la force, l'application de la phrase de Mac (il faut apprendre au gens qu'ils sont incroyablement fort quand ils sont unis). Dans "le bateau" les actes sont extrêmes, et résultant de l'exploitation des hautes classes, dans "en un combat douteux", l'on part bien plus sur l'idée de la corruption d'une élite et de certain au dépends d'autre, dans des actes toujours symboliques...

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En sois les deux livres sont forts bien (même si ce n'est pas mon préféré de steinbeck), mais je pense que je conseil plus le bateau-usine en tout cas, dans son style et dans ses idées.

En sois, une anomalie de la littérature, et de la littérature japonaise en particuliers, qui, ne serait-ce que pour son importance en tant que témoin de l'histoire mérite qu'on le lise, au mérite d'un style a propo, justement.

SlowCoffee
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le 15 déc. 2023

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