Défouloir de créativité (Le casse du continuum)

La construction générale de l’intrigue est simple (trois parties : la présentation des personnages, le briefing, le casse), le ton est léger, la lecture accélérée par le rythme trépidant de l’écriture de Léo Henry… mais « Le casse du continuum » n’est pas pour autant une œuvre anecdotique. Derrière l’apparente simplicité du « pitch » se déploie en effet l’inventivité débridée de Léo Henry, qui semble n’avoir écrit cette histoire que pour épuiser un trop-plein d’idées. Celles-ci fusent en jets continus et imprévisibles sous sa plume, apportant à ce bref roman une densité assez extravagante de situations. Cette capacité d’invention tous azimuts s’exprime le plus complètement dans la première partie du roman, lorsque l’auteur expose l’un après l’autre chacun des sept personnages qui formeront l’équipe du fameux « casse », dans une suite de portraits qui formeraient à eux-seuls autant de nouvelles. La partie la plus faible du roman est d’ailleurs le casse proprement dit, lorsque tous les personnages se seront réunis, et le fil de l’intrigue, unifié (ou presque). L’avancée de l’équipe jusqu’au cœur de la réalité ressemblant parfois trop à un scénario de jeu de rôle.
Si l’intrigue générale n’enthousiasme pas toujours, ce n’est pas le cas de l’écriture de Léo Henry, virevoltante, ramassée et poétique. Le style de Henry constitue d’ailleurs le moteur premier de la lecture de ce roman, avec la frénésie créative de cette histoire. Mineur, certes, mais très réjouissant. Et c’est court, donc aucune raison de s’en priver.
Ertemel
7
Écrit par

Créée

le 16 oct. 2014

Critique lue 297 fois

1 j'aime

Ertemel

Écrit par

Critique lue 297 fois

1

D'autres avis sur Le Casse du continuum

Le Casse du continuum
Valerie_Freefounette
9

Kaboom's seven... Mdrrr !

Ouah ! Est-ce parce que je sortais d'un bouquin qui m'a été un relatif chemin de croix (La carte du temps...), mais celui-là, j'ai adoré ! D'entrée de jeu on est embarqué dans un tourbillon...

le 20 nov. 2014

1 j'aime

Le Casse du continuum
Ertemel
7

Défouloir de créativité (Le casse du continuum)

La construction générale de l’intrigue est simple (trois parties : la présentation des personnages, le briefing, le casse), le ton est léger, la lecture accélérée par le rythme trépidant de...

le 16 oct. 2014

1 j'aime

Le Casse du continuum
Ikkikuma
4

De la littérature télévisuelle, ce qui n'est pas très flatteur

On parle souvent de l'influence de la littérature sur le cinéma. Les adaptations ratées de livres cultes, les déconstructions narratives empruntées à tel écrivain novateur, etc. Mais il existe aussi...

le 1 août 2014

1 j'aime

3

Du même critique

Et quelquefois j'ai comme une grande idée
Ertemel
10

Critique de Et quelquefois j'ai comme une grande idée par Ertemel

C’est d’abord un objet très imposant : 800 pages en grand format bien serrées, présentées par une magnifique couverture entièrement illustrée, presque naïve, et surmontée d’un titre qui n’en finit...

le 3 oct. 2014

9 j'aime

1

High-Opp
Ertemel
8

Opinion

Dans cette œuvre inédite, Frank Herbert décrit une sorte de démocratie absolue, où toute proposition de loi est soumise à un vote sur une partie représentative (choisie au hasard, chaque fois...

le 4 nov. 2014

5 j'aime

Suzanna Andler
Ertemel
3

Le dur retour en salles

Peut-être vaut-il mieux soutenir la réouverture des cinémas en allant voir un autre film… Je pensais que Benoît Jacquot avait touché le fond avec son dernier film, « Eva ». Mais non, il a réussi à...

le 10 juin 2021

4 j'aime