La tour sombre episode 6: un bébé sur le chemin de la tortue.

Cette critique contient des spoils, merci de votre compréhension.


Nous avons traversé un long chemin. Le pistolero ainsi que son ka-tet, le sont également, mais la tour, elle, se cache toujours quelque part et bien que la rose les rapproche, ils leur restent une dernière ligne droite à parcourir.


" Après leur victoire écrasante contre les loups de la Calla, le démon ayant inséminé Susannah à bien évolué et parvient à la posséder sous le nom de Mia, une nouvelle personnalité qui est une mère paumée, croyant naïvement que la venue du bébé est une bonne chose. Celle qu'on a appelée la dame d'ombres disparaît au travers des dimensions, emportant avec elle la treizième noire. Roland, Eddie, Ote, Jake et leur nouvel ami, le père Donald Callahan, partent à sa recherche, mais leur route sera ponctuée de rencontres des plus inattendues."


En voilà un récit riche en émotions. Ce tome est quelque peu particulier par rapport aux autres, la structure est assez propre à ce tome, avec notamment des chapitres présentés en tant que "couplet" comme si c'était comme une chanson avec à la fin de chaque chapitre des petits poèmes chantés par un chœur et un soliste anonyme. Finalement, ce tome fait penser à une tragédie. Bien que la tour sombre dans sa globalité soit très avare en moments d'allégresse, le ka-tet subit un grand choc mettant le groupe à rude épreuve, au point de rupture. Eddie et Jake deviennent agressifs et notre ex-junkie préféré sera même prêt à faire face au pistolero lui-même!


Plus on avance, plus cette histoire devient bien trop grande pour leurs épaules, et ce, malgré un nouveau venu déjà apparu dans le tome précédent et surtout dans Salem, le 2eme roman publié de Stephen King, tout de même. Cela devient si grand que le récit se permet de nous introduire de nouveaux personnages qui croiseront nos héros et surtout Susannah.

Elle est littéralement piégée à l’intérieur d'elle-même dans un monde où ses personnalités doivent faire face à Mia, le démon à l'instinct maternel, afin de l'empêcher de faire des conneries pouvant "les" mettre en danger ! De plus, elle ne sera pas le seul problème qui se dressera devant la guerrière amputée, mais ce qu'elle porte en elle pourrait bien avoir des conséquences catastrophiques. En effet, il ne s'agira de rien de plus que le fils illégitime de Roland, Mordred. Le pistolero a déjà fait face au démon par le passé et ce dernier à garder sa semence pour féconder notre héroïne. C'est bien sûr tout un stratagème de l'homme en noir Walter, Alias Randall Flagg.


Susannah, un personnage si fort qui se retrouve ici transporter entre les dimensions et comme elle, on apprend un peu malgré nous à tolérer puis apprécié malgré nous ce parasite de Mia dont le destin, à l'image de cette saga, est d'un tragicomique assez incroyable et inattendu de la part d'un personnage qui est principalement décrit par le seul trait d'être une mère n'ayant que pour seul but que d'accouchés et nourrir son enfant. Cela dit, c'est loin d'être ses seuls problèmes, car elle doit aussi faire face a son passé d'activiste en tant qu'Odetta Holmes, dont certains passages reviennent sur des faits historiques. Fiction, réalité ? Tout cela se mélange à l'intérieur de la tour, Ô Discordia !


Du côté masculin de l'histoire, Roland et Eddie essaye de gérer la "Tet-Corporation", une entreprise créée avec l'aide d'Aaron Deepenau, un homme d'affaires et de Calvin Tower (rencontré respectivement dans "les Loups de la Calla" et "Terres Perdues") afin de protéger une rose sur un terrain vague, lien direct avec la tour que la "Sombra", une entreprise gérée par l'antagoniste principale Le Roi Cramoisi, tentera de faire tombé, mais ce dernier ne sera pas le seul roi qu'ils croiseront. J'aime beaucoup ce genre de chose dans des récits épique, les héros doivent faire quelque chose de normal pour avancer et voir ses héros dignes de récit épique façon Seigneur des anneaux qui se retrouvent grossièrement à remplir de la paperasse créer un décalage qui m'amuse beaucoup ET qui fait parfaitement sens dans l'histoire.


Autre moment mémorable, il y a tout un passage génial sur nos héros qui, à force de chercher où se trouve la tour et essayé de retrouvé Susannah caché en 1999, finissent par venir dans notre monde et plus particulièrement à Brighton dans le Maine chez notre bon Stephen King. C'est un passage d'anthologie où se mélangent reproche, incompréhension et encouragement. En effet King est peut-être le créateur de la saga que nous connaissons, mais c'est surtout un vecteur de Gan, le dieu de cet univers. De ce fait, le Roi Cramoisi tente par tous les moyens de le faire chuter. À ce moment précis, la saga devient métaphysique et colle pas mal avec la vie de King à cette période (celle où Roland le trouve, dans les années 70). Voir le recul que peut avoir King sur lui-même et avec quelle malice il mélange "Stephen King l'écrivain" avec "Stephen King, le personnage de la saga "la Tour Sombre" est incroyable et en fait surement l'un des meilleurs self-insert, toutes fictions confondues.


On pourra éventuellement regretter un arc un peu court pour Jake, Ote et Callahan qui eux, essaye de remettre la main sur la treizième noire et bien que leur arc soit plus basique, il n'en est pas moins intéréssant à suivre, surtout que l'un d'eux va devoir réaffronté son passé une bonne fois pour toutes s’il veut espéré sauver la tour.


Amour, amitié, mensonges et tragédie, King nous sort ici probablement le meilleur tome de la saga, car, avant le bouquet final, il sublime tous ses personnages, arrivant à maitriser tous les aspects de son univers, aussi complexe qu'il puisse paraitre.


Plus qu'une étape, le point final, l'aboutissement de tout ce chef-d'œuvre qu'est cette saga!


Édito : pour le dernier tome, des personnages de différents romans écrits par l'auteur apparaissent, je me permets de vous renvoyer vers ma liste où je ressens tout cela : https://www.senscritique.com/liste/les_liens_entre_les_livres_de_stephen_king/2538523




Solstice : Come-commala, le roi rouge t’attend.

Commala-come-come, dernière ligne droite, la conclusion est proche.

Chœur: Commala- come-come, un bébé pour tout gâcher.

Commala-Commala, Tu devras faire un choix, même si ça ne finiras pas comme tu l'espérais.




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AxelCourdy
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Créée

le 27 juil. 2025

Modifiée

le 28 juil. 2025

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Axel Courdy

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