Une sorte de Retour à Reims crash et crade.
Je dois ma découverte de l'écrivain Harry Crews à l'émission de radio le Book Club: une Séverine Chevalier que je ne connais pas encore, avait juste dit devant ses livres favoris qu'elle leur présentait façon SC radiophonique: 'ah ouiii ...Harry Crews...j'aime son style...dont "Car, où un homme décide de manger une voiture".
Ici, une énorme star du gospel, un chanteur à la voix magique, revient dans sa ville natale.
Il a constamment été en tournée épuisante.
Il séduit tellement les foules qu'une grande partie le suit de ville en ville. En caravanes, façon Tour de France.
Beaucoup le croient guérisseur et espèrent un miracle. Ils lui apportent leurs malades et handicapés.
Il s'en défend: pour lui, il est juste chanteur. Il commence à fatiguer.
Mais son agent et chauffeur, encore plus fasciné, est convaincu de ses capacités.
Lentement mais surement, cet homme à-tout-faire, exerce une emprise sur la star.
Il est la figure inquiétante de l'histoire: une sorte d'homuncule qui cache une force surhumaine.
Un gérant de cirque a eu l'idée de phagocyter les dates et lieux de tournées de ce Chanteur de Gospel: il dirige une troupe de freaks. Qui se confondent parfois avec les handicapés et malades qui suivent le chanteur dans l'espoir d'un miracle comme il y en aurait déjà eus.
Ce Barnum, chef du cirque, est lui-même un nain réduit quasi à un énorme pouce de pieds plus gros et grand que lui.
ll rêve d'embaucher dans son cirque le frère du fameux Chanteur de Gospel né mi cloporte kafkaïen, mi Guillaume Bats. Qui se déplace comme un facehugger et se retourne comme une araignée pour vous parler.
Le Chanteur star dégoute son chauffeur et agent car il aime trop le sexe, et profite de sa notoriété pour copuler chaque chance qu'il a. Mais sous l'emprise de son chauffeur, chaque coït est suivi de longues sessions d'auto punition dans un placard.
On se croirait dans l'ambiance du Le nom de la Rose et ses moines se flagellant alors qu'on est aux Etats-Unis dans les années 60s mais le même genre de meurtres horribles a eu lieu.
Le noir, débile du coin, sorte de Salvatore/Ron Perlman a bien sûr de suite été arrêté, sans preuve, sauf qu'il a trouvé le dernier cadavre.
La folie furieuse de ces endoctrinés sectaires et les coulisses de ce Barnum m'ont créé un film dans mon cinéma intérieur mélangeant aussi : The Wicker Man où je serais le policier les visitant; Le Prédicateur de Robert Duvall; Le Miraculé où Mocky, ce punk provocateur, prétendait (à tort) que dans les trains menant handicapés à la miraculeuse grotte de Lourdes, des Barnum vendent des figurines à la Star Wars mais de moines sortant leur bite quand on leur presse sur la tête...
Ici, ce qui rend douloureux ce retour au pays natal est aussi la présence d'une anciennes petite amie du Chanteur qu'elle croit il a laissée derrière...son retour qu'il pense triomphal, cache un stratagème qui en comparaison fait un ange de la femme tordue et machiavélique dans Gone girl.
(Crews remercie un Smith Kirkpatrick: "ce roman est pour Smith Kirkpatrick dont je suis l'apprenti")