Ce premier tome du Haut-Royaume est le type du roman dont j'aurais dû me méfier. À défaut d'être originale, la couverture se révèle aguicheuse tandis que le résumé vante la qualité du livre, à mi-chemin entre Alexandre Dumas et Georges RR Martin. Pour avoir un peu lu des deux, je considère que Pierre Pevel est loin d'atteindre leur niveau. Pourtant, je n'ai rien contre les écrivains de Fantasy français : Alain Damasio et Jean-Philippe Jaworski n'ont, selon moi, rien à envier à leurs homologues anglophones. Mais lorsque les premières pages recèlent des critiques aussi dithyrambiques, la déception n'en est que plus grande. Franchement, j'ai vraiment eu l'impression d'être passé à côté de l'histoire.


Beaucoup de promesses parsèment le résumé de ce récit : vengeance, complots, trahisons contenus dans une histoire truffés de rebondissements. Hélas, je n'ai rien trouvé de tout cela. Ce roman se laisse lire, c'est certain, mais les rebondissements étaient calculés sinon peu intéressants, les péripéties sont extrêmement inégales et même la bataille finale ainsi que le cliffhanger de conclusion n'ont pas réussi à éveiller mon intérêt.


Mais à qui incombe la faute de cette déception ? Probablement à moi. Toujours est-il que malgré mes efforts, je n'ai pas réussi à accrocher. Cela faisait même longtemps que je n'avais pas lu un livre avec aussi peu d'intérêt. Car si le scénario est plutôt bien mené, il n'est jamais intriguant et accrocheur. De surcroît, le style ne suit pas vraiment. Je n'exige pas pas une virtuosité similaire aux deux auteurs susmentionnés, et le choix de raconter cette "épopée" avec des tournures de phrases simples est assez judicieux. Néanmoins, le rythme escompté n'est pas obtenu. À la place, l'enchaînement de phrases courtes donne l'impression, à certains passages, de juste lire des listes. Et si quelques descriptions sont réussies, beaucoup usent et abusent des auxiliaires "être" et "avoir", ce alors que la langue française regorge de possibilités. Le style en devient plat, ce qui a été la première cause de ma lecture monotone.


Concernant les personnages, ce n'est guère mieux. Lorn promettait d'être un héros torturé, rongé par ses envies de vengeance, mais il n'en est rien. Bien vite, ce protagoniste se montre insipide : aucun trait particulier ne se dégage de lui, et il semble plus subir l'histoire que la vivre. Les personnages secondaires sont oubliables, à l'exception de Néaris, Célyane et les princes dragons. Pourtant, chacun de ces personnages représente des archétypes, respectivement la femme forte, la reine tyrannique et les méchants dits "physiques", i.e., ceux que le héros affronte. Mais ils ont le droit à un minimum de développement et se démarquent donc du reste. Il est toutefois intéressant de constater que seuls deux personnages féminins sont importants dans l'histoire et ont le mérite d'être plus réussis que leurs homologues masculins.


De toutes ses caractéristiques vient ma déception. Comme je l'ai dit, c'est vraiment dommage. J'aurais voulu accrocher à l'histoire, comme beaucoup d'autres, et m'immerger dans l'épopée. Le background est intéressant, le scénario est bien mené et le rythme à coup de chapitres courts permet une lecture relativement rapide. Mais non, il semblerait que je n'ai pas pu me plonger dans ce roman. Dommage...

Saidor
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le 24 oct. 2016

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