Arthur Conan Doyle publie ce livre en 1902. Ce roman policier frappe par l'immense observation des comportements humains de son auteur. Cela fait tout le sel du livre, les ramifications du détective sont faites avec brio.
Autre point fort du livre, le côté fantastique qui s'en dégage, avec une dichotomie entre les personnages apeurés par la légende du chien des Baskerville et notre cher détective qui y voit une supercherie. Cela crée un suspense remarquable, en plus d'avoir une touche de frisson épatant.
La différence entre Conan Doyle et Agatha Christie, c'est que le personnage de Sherlock Holmes est en retrait, car le narrateur est le docteur Watson. Cela donne un côté mythologique au personnage du détective, ses déductions sont irréalistes pour nous qui avons suivi l'histoire de Watson. Certes, dans les romans d'Agatha Christie, le narrateur n'est pas Poirot, mais toute l'histoire tourne autour de lui. Hastings ne participe que très peu à l'aventure. Poirot est un génie, mais n'est pas une figure mythologique.
Une des différences aussi avec l'auteur du détective belge, c'est que Conan Doyle manie encore mieux sa plume. Quand on le lit, il y a un charme désuet. On se sent plongé dans la campagne anglaise, on est immergé, on est pris dans une ambiance. Christie travaille plutôt sur ses personnages, avec un style léger et parfois humoristique avec Hercule Poirot. Justement, ici, on manque un peu de personnages aussi intéressants que chez Christie, ce qui est dommage.
Ce livre souffre pourtant d'un gros problème : la structuration de ses chapitres. Il y a un nombre trop important de comptes rendus faits par le docteur Watson, qui rendent le livre peu vivant. Cela le rend vieillot. En plus, Holmes est absent de ces parties-là. On a donc droit aux déductions de Watson, qui manquent forcément de génie. Le pire est que ces comptes rendus sont placés vers la fin, ce qui atténue le climax. C'est tellement dommage, car cette résolution d'intrigue est grandiose.