« Garder brûlante la flamme de la vie et non simplement rougeoyante sa cendre »

Loin des esclandres judiciaro-médiatiques du moment, voilà un court texte qui pose la question, simplement, sobrement, et directement, du droit de mourir. Hans Jonas convoque pour cette étude de nombreux pans de la connaissance : la morale, le droit, la médecine, afin d'interroger le problème sous tous les angles. La réponse, pour lui, est bien sûr sans appel : il y a pour chacun, en miroir du droit à la vie, un droit à la mort : droit de connaître l'échéance ("droit à sa propre mort"), et droit de choisir d'y accéder plus vite ("droit de mourir"). Évidemment, soixante pages environ, c'est court, surtout pour parler de la mort. Mais était-ce vraiment nécessaire de faire plus long, et de multiplier les arguments ? Plutôt qu'un raisonnement bien étayé, Hans Jonas exprime avant tout une profonde conviction morale - qu'il habille ensuite de quelques arguments juridiques.

On se permettra en revanche de critiquer l'éditeur, qui a été extraire ce fragment de « Technique, Médecine et Éthique », pour le vendre séparément, sous un titre racoleur, et faussement épaissi d'une préface maigrichonne et d'une postface repiquée d'un autre livre. Cependant, l'éditeur ne le vend pas cher, donc cela reste acceptable.