Ode à de jeunes athlètes ouvriers antifascistes. On connait tous certains faits sur la guerre civile d’Espagne. Ce roman prend pour point de départ un événement que j’ignorais : les Olympiades populaires de Barcelone devant se tenir du 19-26 juillet 36, en protestation aux Jeux Olympiques racistes de Berlin. Regroupant 6000 jeunes athlètes, entrainés dans les organisations sportives ouvrières de 22 pays (comme la FSGT en France), y compris des pays colonisés, des exilés de pays fascistes (exilés politiques et exilés juifs). Ce roman nous permet d’imaginer les trains, bus, faisant converger à Barcelone ces jeunes sportifs, tous antifascistes convaincus, qui viennent là pour se mesurer sur le grand stade de Montjuïc, mais aussi avec l’allegresse de rencontrer des jeunes d’autres pays, eux aussi ouvriers et anti-fascistes, garçons et filles. C’est dans cette ambiance joyeuse de fête et de flirt qu’ils débarquent, défont leurs bagages dans les dortoirs aménagés pour eux, commencent à s’entraîner sur le stade pour prendre leurs repères, se mêlent aux autres groupes et passent une soirée inoubliable, la plupart pour la 1ère fois de leur vie dans un pays étranger, avec le climat de juillet dans une magnifique ville comme Barcelone. Quelle ambiance, quelle chance ! Les jeux doivent commencer le 19, mais le 18 les bâtiments des athlètes sont mitraillés par des militaires putschistes, c’est le début de la guerre civile. Parmi ces sportifs, quelques centaines resteront ou reviendront se joindre aux Brigades internationales. C’est sur ces faits qu’est bâti le roman d’Hélène Legrais, suivant les pas d’une coureuse de fond, infirmière dans le civil, qui participe à la guerre jusqu’à la Retirada de 39. Un roman puissant. On y croise des personnages historiques comme les photographe Gerda Taro et Robert Capa, l’infirmière suisse Elisabeth Eidenbenz, l’athlète brigadiste Carmen Crespo.