Je n'avais jamais lu de Charles Dickens version gay, et je dois bien avouer que jusque là ma vie n'en n'était pas pour autant désagréable. Après un premier roman aux allures autobiographiques, sauvé par la sincérité qui s'en dégageait, Alexandre Delmar revient avec un roman de fiction dont on se serait volontiers passé...

Maxime n'a pas de chance dans la vie. Dans le genre, vraiment pas. Issu d'un milieu social assez bas, lui et son grand frère sont élevés principalement par leur mère pendant que leur père parcourt les routes pour qu'ils puissent vivre, rentrant à la maison de temps en temps. Très vite, tout s'enraye, le père absent rentre souvent énervé, frappe la mère, les enfants. La mère se met à boire, bouffe des antidépresseurs, les gamins sont livrés à eux-mêmes, Maxime tombe amoureux de Jérémy.

En soi déjà, c'est presque une vie. Mais ce n'est pas tout. Un soir de trop, c'est l'accident, le père est tué par sa femme, qui tentait de protéger ses enfants. Prison, foyer d'accueil pour les enfants. Maxime a 12 ans, pense devenir Oliver Twist (Dickens n'est jamais loin) dans son nouveau centre, et en réalité rencontre Stéphane, un camarade de chambre. Coup de foudre, touche pipi, jeux d'adulte, voilà les garçons en couple. Oui oui, à douze ans.

Bon, je vous épargne la suite, qui englobe famille d'accueil, suicide mélodramatique, viol, émancipation, révélation du faux suicide. En fait, au bout de dix pages, on est déjà irrité. Surtout quand le narrateur, dix ans, nous sort du « quand maman est ressortie, ce n'était plus la même. Il y avait comme une cassure en elle, une blessure qui ne se refermerait jamais totalement et qui lui laisserait une cicatrice pour le restant de ses jours ». Et c'est comme ça tout le bouquin ! On alterne des phrases que jamais un enfant de douze ans ne penserait ni ne dirait (et je ne parle pas de ce qu'il fait...), avec d'autres baignant dans un style puéril tout aussi inadapté. Sans parler de la surenchère aux malheurs de la vie...

Bref, Le garçon qui pleure des larmes d'amour est une lecture aussi irritante qu'inutile, qui ne donne absolument pas envie de s'attaquer au troisième et dernier roman de l'auteur, qu'on peut pourtant difficilement imaginer être pire...
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le 27 sept. 2010

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Brice B

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