Lili est un petit bout de fille gracile à la voix timide. Pourtant, du jour au lendemain, elle décide de tout plaquer et de partir en Alaska pour embarquer sur un bateau de pêche. Mais dans un univers d’hommes, difficiles de faire sa place. Malgré tout, elle sera engagée sur un bateau pour la pêche aux morues. Comme les hommes elle videra les poissons, s’occupera du bateau, fera ses quarts, dormira par terre, mouillée, couverte de sang et de boyaux de poissons. Un univers violent où tout le monde crie, où la mer ne fait pas de cadeaux, où une mauvaise pêche peut coûter de l’argent aux pêcheurs plutôt qu’ils n’en gagnent. Mais Lili est mordue, c’est désormais ce qu’elle veut faire. Entre les pêches, les moments à terre, les blessures, elle rencontrera de nombreux hommes autour d’une bière, d’une glace ou de popcorn (ses deux aliments favoris), notamment Jude, qu’elle surnommera le Grand Marin.


Ce roman est totalement différent de ce que je lis d’habitude (pourtant je lis des choses très différentes), mais jamais je n’avais embarqué ainsi sur un bateau de pêche, avec les descriptions de cette vie très dure des marins, des poissons qu’on éventre et dont on racle le ventre alors qu’ils bougent encore. C’est un univers très particulier et on plonge totalement dedans, il n’y a dans l’écriture aucun temps de répit entre les passages en mer où les marins travaillent 22h sur 24h, et les passages à terre qui enchaînent les beuveries, les rencontres et la recherche de nouveau travail. L’écriture qui alternent les phrases longues avec des phrases très courtes donne également de l’élan à ce roman.


Cependant dans tout ce foisonnement, je trouve que parfois on se perd un peu dans les rencontres qu’elle fait et que finalement, on ne sait pas trop où l’auteur veut nous emmener. Mais parfois, mieux vaut ne pas se prendre la tête et juste profiter du voyage, entrer totalement dans ce bateau en bouteille agité par les vagues et découvrir ce petit bout de femme et les hommes qui l’entourent.


Ce roman se lit donc très facilement et vite, et même s’il est difficile d’imaginer pour moi qu’on puisse rêver de tout quitter pour une vie aussi mouvementé où on est pas sûr de revenir, où on ne dort pas, qu’on reste mouillé tout le temps et qu’on éventre des poissons, ça a été plutôt une belle découverte !


Vous l’avez lu ? Qu’en avez-vous pensé ? ça vous donne envie de pêcher ?

Kissed-by-fire
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le 8 mai 2016

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Kissed-by-fire

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