La guerre est finie, mais quelque chose d'autre vient de commencer

J'aime beaucoup ce que fait Pierre Lemaitre, même si je suis loin d'avoir tout exploré de sa période où il écrivait des polars.

C'est un auteur dont l’œuvre se lit toute seule mais qui a des qualités littéraires évidentes (certains le comparent à Zola et je n'ai pas lu assez de Zola pour me prononcer là-dessus), mais en tout cas il a des références qui peuvent parler à tout le monde et ça se ressent. À la fin du Grand Monde, Lemaitre cite ses inspirations et parle notamment de Jean-Pierre Melville, une évidence.

Le Grand Monde se déroule à l'Après-Guerre et des références à sa trilogie des Enfants du Désastre sont au programme, références qui ne nuisent en rien la compréhension pour le lecteur qui commencerait directement par Le Grand Monde. Et c'est le fait qu'on soit dans cette continuité-là qui a rendu le roman encore plus savoureux pour moi. Parce que c'est la même façon d'écrire, de nous parler d'une autre époque et de nous présenter des personnages plutôt simples, à la fois acteurs et victimes de leur époque.

C'est pour moi le seul défaut du Grand Monde, le fait qu'on suive une famille, et que tout le monde n'est pas traité à égalité. Ça donne l'impression d'avoir beaucoup de personnages à suivre dont certains sont moins importants pour l'intrigue, mais ça rend aussi le roman très vivant dès son commencement.