Quand on entre dans la réalité d'un fou
Pour certains, il est possible de suivre à travers ces récits l'inéluctable progression de la maladie chez Maupassant, jusqu'à la déchéance finale. Le journal d'un fou, en quelque sorte. Maupassant l'avait prévu, puisque, lors de la parution de la première version du Horla, il avait dit à son valet de chambre: "J'ai envoyé aujourd'hui le manuscrit du Horla;avant huit jours vous verrez que tous les journaux publieront que je suis fou"
Et c'est bien là le thème principal de ce recueil de comtes. On suit le récit d'une personne ayant vécue un phénomène étrange, inexplicable, et à la fin se pose toujours la même question: Est ce que le narrateur était conscient? Ou est ce fruit le fruit de son imagination ? Et Maupassant ne donne aucune réponse ! On ne sait jamais et c'est là tout le charme de ce recueil.
Mais ce qui fait, à mon sens le point fort, de ces comtes c'est la qualité de la narration de l'auteur qui arrive en quelques phrases, quelques mots, à vous plonger dans l'univers inquiétant de l'improbable. Il garde à chaque fois un lien avec la réalité et la raison, ce qui rajoute à la crédibilité de l'histoire.
Le Horla est sans nul doute un classique, qui vous invite à sombrer dans la folie avec son auteur. A lire de préférence le soir très tard, et seul ! (il n'y a aucun intérêt à le lire en plein jour, une chaude après midi d'été..)