Fin d'une saga palpitante.
La saga des rois maudits s'achève en apothéose dans ce tome 6, avec le déclenchement de la guerre de 100 ans, et la fin d'une malédiction qui a touché la famille royale Française, et le début d'une longue descente aux enfers pour le peuple de France qui aura affaire à la guerre, la famine et la peste.
En lisant ce dernier tome, on peut prendre du recul et constater à quel point les ambitions personnelles d'un seul homme, Robert d'Artois, ont contribué aux événements troubles de ce siècle, sans que lui-même n'ait saisi son rôle dans l'histoire. Ce personnage fascinant, ce géant roux vêtu de rouge, incarne une figure diabolique qui se cache une bonhommie affichée qui le rend quand même sympathique. A lui seul, il aura été le déclencheur de la fin des capétiens (en faisant condamner les femmes des 3 fils de Philippe le Bel), de l'avènement du minable et suffisant Philippe VI de Valois et de son plus minable fils Jean II le bon (pourquoi le Bon?), et bien sûr, de la guerre de cent ans.
Le roman s'achève à la mort (subite) du personnage principal qui n'aura pas réussi à récupérer le comté d'Artois, et succombera à la seule blessure qu'il ait reçu au combat. Maurice Druon achève le récit en insistant sur le fait que ce personnage étant décédé, il ne peut plus continuer la saga, car tout est bouclé : les éléments du drame sont en place, c'est à présent le peuple qui va souffrir.
Puis il décide tout de même d'ajouter quelques chapitres sur Jean Ier le posthume, personnage assez fascinant lui aussi, qui selon l'auteur aurait survécu, et aurait clamé à raison sa volonté de récupérer le trône de France, car cela devait être son destin... Destin avorté, et dernière victime de la malédiction de Jacques de Molay.
Pour résumer, cette saga est un véritable bijou de littérature, c'est admirablement bien écrit, facile à lire, il y a des rebondissements, des personnages forts et complexes, de l'action, de la recherche historique. Un roman historique de très, très grande qualité!