Je l'avais sur mes étagères depuis des décennies, celui-là, sans jamais dépasser le stade du dépoussiérage annuel. Une louange de plus dans le chœur des inconditionnels m'a poussée à enfin ouvrir ce petit ouvrage noir lustré, d'une collection espagnole de classiques qu'il faut absolument avoir lus. Pourtant, je n'aime rien moins que les nouvelles. Mais là, les deux premières m'ont semblé admirables, notamment en raison de descriptions pleines de sève, adjectivées à merveille, et qui faisaient sens, pour moi, en tout cas. Petit à petit, mon bel enthousiasme s'est érodé, à mesure que les dialogues grignotaient les pages. Les dernières nouvelles sont quasiment de mini-pièces théâtrales... et là, combiné avec le fait qu'il s'agit de textes courts, c'en était trop pour moi, l'inconditionnelle du roman. J'arrivais au bout sans avoir vraiment mordu à l'hameçon, presque déjà oublieuse du début de chaque texte. Ennuyée, en somme. Et ça, ça n'est jamais bon. Au bout du compte, j'ai reposé le petit volume avec soulagement, et déception, car je m'étais attendue à une révélation. Ce ne seront pas encore ces nouvelles-là qui me feront aimer le genre.