La première chose qui me vient à l'esprit pour résumer Le Maître des illusions c'est : gros page-turner.
C'est une histoire à la Le Complexe d'Eden Bellwether de Benjamin Wood : on est propulsé dans un univers universitaire très élitiste, mais aussi complètement fasciné par tout ce qui touche au mysticisme, au spirituel, aux "rites primitifs".
Le personnage principal, Richard, légèrement complexé par son manque de richesse et sa culture un peu inférieure à ses amis, s'intrègre tout doucement à son groupe d'étude de grec. Bien sûr, les gens qui font partie de ce groupe sont très mystérieux, ils semblent cacher des choses, et leurs relations les uns aux autres sont bien difficiles à cerner pour le pauvre Richard. Très vite, une véritable fascination pour ce groupe apparaît, ce qui vient ôter tout jugement critique à notre ami narrateur déjà un peu paumé. C'est donc, grosso-modo, un livre sur la fascination, fascination-manipulation-secret-morbide (si l'on pouvait se permettre de faire une association de mots sans vraiment les lier...).
Cependant, j'ai quelques bémols à ajouter, et je pense que c'est entièrement lié à la traduction. J'ai trouvé que certaines expressions sonnaient trop "américaines", et que la traduction échouait parfois à rendre compte de tournures idiomatiques. Je songe notamment aux nombreux "Christ" ou "Jésus" qui sont plutôt des tournures américaines que françaises. J'ai trouvé que cela créait une véritable dissonance, qui n'est pas non plus gênante, mais qui m'a parfois fait sortir de ma lecture.
En somme : une histoire prenante (même si je m'attendais à une fin encore plus grandiose), teintée d'angoisse, de mystère, qui se lit bien, qui se laisse apprécier. Peut-être mieux vaut-il la lire en VO plutôt qu'en VF !