Je le sentais. Je le sentais bien que pour lire ce roman, il fallait mieux attendre de se trouver dans un endroit calme, avec du temps devant soi pour s'y plonger entièrement.
Fan depuis toujours de l'adaptation cinématographique, cette lecture s'imposait et le livre tient les promesses que mes espoirs attendaient.
L'abbaye est décrite avec une précision et une force visuelle incroyables, les intrigues sont démêlées de façon méthodiques et logiques.
Le grand plus que le livre apporte en comparaison au film est la complexité de l'arrière-plan culturel, historique, théologique et politique qui est décrit avec une précision historique assez bluffante -on sent que Eco maîtrise ses sujets-.
Justement, c'est toujours très plaisant de lire des romans écrits par des personnes qui savent de quoi ils parlent par, pour les décrire ainsi, des savants.
Le style d'écriture est recherché pour appartenir de la façon la plus plausible possible à un moine du XIVe siècle et, dans le style savant, comporte un nombre incroyable d'énumérations (à la façon, un peu, d'un Jules Verne) qui, bien qu'elles servent à étoffer des descriptions ou des explications, peuvent être rebutantes pour certains. (cependant, Eco était un fan inconditionnel des listes et énumérations comme il le déclare dans beaucoup de ses essais et conférences il existe d'ailleurs un livre nommé "Umberto Eco, Vertige de la liste" qui étudie sur plus de 400 pages cette passion du bonhomme).


Bref, pour revenir à la densité d'informations politiques, historiques etc… autant dire qu'il vaut mieux être concentré en lisant le bouquin sinon on se fait rapidement perdre dans toutes les données. Le pape, l'empereur, les fraticelles, les dolciniens, la différence entre les uns et les autres, les tenants et aboutissants théologiques, l'histoire d'Ubertin, l'histoire de Remigio, l'histoire de Michel, les informations diverses sur plusieurs livres de la bibliothèque, la description des différentes philosophies dont s'inspire Guillaume, etc… tout ça instillé en parallèle de l'enquête à proprement parler… oui, mieux vaut être concentré si l'on désire tout saisir.


Mais c'est prenant ! Ca fonctionne ! L'univers de l'abbaye devient tangible. Ca fait partie des romans, somme toute assez rares, qui instruisent et font réfléchir.

Kwack
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le 5 août 2016

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Kwack

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