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Actes Sud, via sa collection noire, vient de traduire l'écrivain grec Minos Efstathiadis pour la première fois, avec son quatrième roman, Le plongeur. L'auteur, âgé de 53 ans, déclare sur son site personnel avoir abandonné son métier d'avocat pour l'écriture et le surf. Il a également publié deux pièces de théâtre qui lui ont valu une certaine notoriété dans son pays. Son livre commence presque comme un roman de Chandler avec un détective privé hambourgeois chargé par un vieil homme de suivre une jeune femme pendant 48 heures. Quelques 200 pages et pas mal de morts violentes plus tard, l'affaire s'est singulièrement corsée et s'est déplacée en Grèce, dans le Péloponnèse, précisément, où il va y avoir comme un malaise (euphémisme). Il est impossible de résumer le récit, très riche en rebondissements, certains d'ailleurs invraisemblables, du fait de trop nombreuses coïncidences. Cette surcharge n'est pas gênante si l'on considère que Le plongeur constitue une sorte de variation moderne d'une tragédie antique, située dans un pays appauvri et à bout de souffle. Si Efstathiadis cite Eschyle à plusieurs reprises, il remonte aussi à l'occupation allemande durant la seconde guerre mondiale qui s'avère être le point nodal de l'intrigue. Mais, au-delà de son caractère de roman noir et de ses réminiscences historiques, le livre vaut aussi par la philosophie désabusée de l'auteur, peu avare de considérations sombres et définitives sur le sens de la vie et la maigre part d'humanité qui subsiste en ce bas monde. Dit ainsi, cela peut paraître sinistre mais le roman ne l'est pas, traversé qu'il est par quelques pointes d'humour. Noir, évidemment.

Cinephile-doux
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le 7 nov. 2020

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