Le Poète par Christophe Géradon
Connelly semble, avec Le Poète, répondre à une commande "box-office" d'éditeur. On retrouve tous les ingrédients de sa production plus "maîtrisée" (The Harry Bosch Novels), mais en moins subtil et avec de plus grosses ficelles. On a toujours le/s cadavre/s, mais "plus mystérieux", voyez-vous ; on laisse des mots sur les lieux du crime, comme souvent chez Connelly, mais ici, pour amuser le lecteur de plage, on met des bouts de poèmes d'Edgar Poe ; puis on dégotte un coupable (désigné) plus "extrême" et indéfendable (allez, coco, ici on met carrément un pédophile très peu crédible), et voilà, vous avez Le Poète. On perd en nuances.
Un Connelly Light, moins personnel, et très hollywoodien (ce qui est un comble, car The Harry Bosch Novels se passent à Hollywood — sans être hollywoodiens), plus manichéen que le reste de sa production, et qui est à classer selon moi dans les "Connelly de plage", les "Connelly Grissomme NCIS", à opposer aux Connelly plus noirs, qui tombent moins souvent dans le ridicule et qui valent deux points de plus.