Ce livre est assez décevant étant donné les ambitions affichées dans sa quatrième de couverture. Les premiers chapitres ne sont pas inintéressants mais cela ressemble plus à un état des lieux du syndicalisme en France qu'à de véritables propositions innovantes pour renouveler les pratiques syndicales et de "démocratie sociale". Si des pistes sont évoquées, comme la présence de syndicalistes dans des listes électorales non syndicales, certaines relèvent d'une forme d'abstraction - changement macro politique au sommet de l'État, participation favorisée des employé·e·s au sein de la gouvernance des entreprises - dont on peine à voir l'avènement dans le cadre réformiste et social démocrate que promeut le livre
Enfin, ce qui pose le plus problème dans cet ouvrage est sans aucun doute son dernier chapitre. Au delà de passages aberrants faisant de Tesla une entreprise "verte" (p. 150) ou minimisant l'impact des ordonnances Macron de 2017 (p. 166), l'auteur y fait l'apologie d'un pseudo engagement vertueux des entreprises (p. 168) dans la transition écologique et parle de la fondation de Nicolas Hulot sans préciser les accusations de viols à son encontre et autres articles de journaux dont il fait l'objet à propos de son comportement d'agresseur sexuel.
Ainsi, ce livre qui se présente comme un manuel stratégique et intersectionnel pour le futur du syndicalisme n'est qu'un assemblage d'articles à la qualité inégale, à l'utilité limitée, et aux passages problématiques venant ruiner la prétendue intersectionnalité affichée.
3.5/10